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Décès en France de l'ex-ministre syrien de la Défense Moustapha Tlass

L'ancien ministre syrien de la Défense, Moustapha Tlass, dont le fils Manaf avait fait défection, est décédé mardi dans un hôpital proche de Paris à l'âge de 85 ans, a déclaré à l'AFP son fils Firas.

Moustapha Tlass, qui fut un pilier du régime de l'ancien président Hafez Al-Assad, "est décédé ce matin à l'hôpital Avicenne et sera inhumé à Paris, dans l'attente de pouvoir l'enterrer à Damas un jour", a précisé l'homme d'affaires Firas Tlass.

L'ancien ministre, établi depuis cinq ans à Paris où vivait l'une de ses filles, avait été admis à l'hôpital il y a douze jours à la suite d'une fracture du col du fémur, a précisé son fils. Il est entré dans le coma lundi soir.

En juillet 2012, quelques mois après l'éclatement du soulèvement en Syrie, l'un de ses fils, le général Manaf Tlass, un haut gradé de l'armée et ami d'enfance du président Bachar Al-Assad, avait fait défection avec l'aide de la France.

Moustapha Tlass s'est pour sa part gardé de critiquer en public le régime.

Membre dirigeant du parti Baas au pouvoir en Syrie, il était un proche de la première heure de l'ex-président Hafez al-Assad. Il fut ministre de la Défense pendant plus de trois décennies (1972-2004) avant de quitter son poste, sous Bachar Al-Assad, bien avant le début du conflit en Syrie en 2011.

Originaire de la localité de Rastane (centre) - aux mains des rebelles depuis 2012 -, le général Tlass était un musulman sunnite alors que le clan Assad au pouvoir et les responsables de postes-clés dans l'appareil militaire et sécuritaire du régime appartiennent à la communauté alaouite.

"Il avait un rôle mineur sur la stratégie militaire qui était décidée par Hafez al-Assad et les officiers alaouites qui contrôlaient l'armée. Il avait surtout un rôle de figuration", affirme à l'AFP Alain Chouet, ancien officier du renseignement français et spécialiste de la Syrie.

En 2005, dans une rare interview au magazine allemand Der Spiegel, il avait justifié la répression dans les années 80 contre la Confrérie des Frères Musulmans, qui s'était révoltée contre le régime, en révélant qu'à l'époque chaque semaine 150 personnes étaient pendues à Damas. "Nous avons utilisé les armes pour garder le pouvoir. Celui qui veut le pouvoir devra nous l'arracher par les armes", disait-il.

Il a écrit de nombreux ouvrages, dont l'Azyme de Sion (1983), best-seller dans le monde arabe mais en réalité un brûlot antisémite reprenant les accusations de crime rituel contre les Juifs.

Il est mentionné dans la presse people en raison de sa grande admiration de la célèbre actrice italienne Gina Lollobrigida.

Pour elle, il dit avoir demandé en 1983 aux factions libanaises de ne pas attaquer les troupes italiennes stationnées dans le pays alors en pleine guerre civile. "Pour que pas une larme ne coule des yeux de Gina Lollobrigida", avait-il expliqué dans une interview.

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