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Des journalistes de Quotidien agressés pendant la manif anti-PMA à Paris (vidéo)

Sept ans après la mobilisation monstre contre le mariage pour tous en France, plusieurs dizaines de milliers d'opposants à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes ont défilé dimanche à Paris contre cette mesure portée par le gouvernement et actuellement débattue au Parlement.

Une équipe de l'émission "Quotidien" était sur place afin de couvrir la mobilisation. Mais les journalistes, qui tentaient de recueillir des réactions, ont été attaqués par des partisans d'extrême-droite. "Un groupuscule d’extrême droite qui défilait contre la PMA a agressé notre équipe", a expliqué la journaliste Salhia Brakhlia sur le plateau de Quotidien lundi soir.

Sur les images diffusées pendant l'émission, on peut voir un homme portant un gilet jaune empêcher l'équipe de travailler. Ensuite, la personne très agressive, accompagnée d'autres individus, commence à secouer la caméra et finit par la faire tomber. D'autres personnes détruisent l'appareil en sautant dessus à à pieds joints. Tout cela sans qu'aucun manifestant n'intervienne.

Yann Barthès a annoncé qu’une plainte avait été déposée suite à cette attaque.

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La manifestation contre la PMA

Quelque 74.500 personnes ont marché dans la capitale française pour cette mobilisation nationale, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP. A titre de comparaison, 100.000 manifestants avaient défilé en France lors de la première action contre le mariage gay en novembre 2012.

Les organisateurs ont comptabilisé de leur côté 600.000 manifestants. La préfecture de police de Paris avance elle le chiffre de 42.000. Agitant des drapeaux vert et rouge "Liberté Égalité Paternité", les manifestants ont marché depuis les Jardins du Luxembourg, près du Sénat, jusqu'au pied de la Tour Montparnasse, à l'appel d'un collectif d'une vingtaine d'associations, dont la Manif pour tous.

"Cette manifestation, c'est un avertissement au gouvernement. Ouvrira-t-il le dialogue ou restera-t-il comme Hollande en 2012 dans le mépris? ", avait déclaré la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, avant le départ du cortège. Dans sa ligne de mire, l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, promesse de campagne d'Emmanuel Macron et mesure phare de la loi bioéthique adoptée en première lecture le 27 septembre par l'Assemblée nationale.

"Je pense que c'est important pour les enfants d'avoir un père", estime Véronique, 25 ans, assistante de production, venue de Levallois-Perret avec son mari et son bébé. "La loi ne doit pas en faire des orphelins", dit-elle.

La grande majorité des études, réalisées pour l'essentiel à l'étranger, concluent que les enfants nés par PMA dans des familles homoparentales grandissent dans d'aussi bonnes conditions que les autres, mais les opposants réfutent leur "scientificité".

De nombreux manifestants affirment mener un combat "écologique" en s'opposant à la PMA. "On nous dit de respecter la nature, ce qui est biologique, mais pour l'homme, on a l'impression que tout est permis", dit Patrick, 53 ans, cadre dans l'industrie pharmaceutique.

Beaucoup redoutent également que l'ouverture de la PMA entraîne la légalisation de la GPA, que le gouvernement a toujours qualifié d'"interdit absolu" et a exclu du projet de loi.

"On sait qu'on est seuls, qu'on marche à contre-courant", concède Loïc, 29 ans, venu de Châteauroux. "Cette loi va passer mais je suis là pour pouvoir dire à mes enfants que je me suis battu", dit-il.

Le contexte est en effet moins favorable aux anti-PMA qu'au moment du débat sur le mariage homosexuel, où la mobilisation avait été massive. Au plus fort de la contestation contre la loi Taubira, jusqu'à 340.000 personnes étaient descendues dans la rue selon la police, 1,4 million selon les organisateurs.

Selon le dernier sondage de l'institut Ifop en septembre, une très large majorité de Français soutient l'ouverture de la PMA aux femmes seules (68%) et aux lesbiennes (65%), un "niveau record".

Le contexte politique a aussi changé: "En 2013, descendre dans la rue, c'était aussi pour dire non à François Hollande et à une politique jugée antifamille", rappelle Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'institut.

Depuis, le clivage gauche-droite s'est "affadi", souligne le politologue.

Les associations LGBT craignent, elles, que cette mobilisation relance les actes homophobes, qui avaient bondi en France en 2013. Sur Twitter, plusieurs familles homoparentales ont publié des photos de leurs enfants, sous le hashtag #despaillettesdansnosvies.

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