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Des milliers de fonctionnaires, parfois en jaune, marchent pour leurs salaires

Plusieurs milliers de fonctionnaires, dont une part significative de "gilets jaunes", ont défilé jeudi dans le coeur de Paris à l'appel de Force Ouvrière pour réclamer une hausse des salaires et dénoncer une réforme révélatrice du "mépris" de l'Etat envers ses agents, a constaté l'AFP.

Le gouvernement a prévu de présenter fin mars, à l'issue du grand débat voulu par Emmanuel Macron, une réforme de la fonction publique dont les contours sont déjà connus: suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d'ici 2022, rémunération au mérite, recours accru aux contractuels...

"Il y a urgence dans l'immédiat à donner une prime à l'ensemble des agents", a jugé Christian Grolier, secrétaire général de FO Fonction publique, qui a justement été reçu à Matignon jeudi avant le départ du cortège. Sans obtenir, regrette-t-il, une prime qui n'a pour l'instant été promise par l'Etat qu'à certains fonctionnaires (forces de l'ordre ou encore une partie des agents des finances publiques).

Partie dimanche du Havre, ville dont le Premier ministre Edouard Philippe fut maire (2010-2017), la délégation FO s'est largement étoffée à Paris pour un rassemblement national qui a aggloméré jusqu'à 8.000 manifestants selon FO, qui ont marché jusqu'à l'esplanade des Invalides - à deux pas de Matignon - sous le slogan "Fonctionnaires en colère, augmentez les salaires".

Chasuble rouge FO sur gilet jaune, Yann Falet, un aide-soignant de 48 ans venu de Lisieux en Normandie déplore, comme l'ensemble des manifestants, la "dégradation des services publics" à coup de suppressions d'emplois, ainsi que la "maltraitance" des fonctionnaires de la part de l'Etat.

Pour ce militant qui a battu le pavé pendant un jour de repos, la présence de nombreux "gilets jaunes" dans cette manifestation qui s'est déroulée dans une ambiance bon enfant est le signe d'une "convergence" croissante entre les luttes syndicales et les revendications de ce mouvement populaire.

Juliette Bordet, secrétaire départementale des services de santé de la Dordogne, se dit aussi "très contente" de voir du fluorescent sous les drapeaux FO, car "ils ont les mêmes revendications que nous".

Les "gilets jaunes", "ce n'est pas l'échec des syndicats mais l'échec de ceux qui n'écoutent pas les syndicats", résume Yves Veyrier, numéro 1 de FO. Selon lui, le gouvernement doit "montrer l'exemple" en versant une prime aux fonctionnaires. Mais surtout, souligne-t-il, l'Etat "ne peut pas faire preuve de mépris" pour ses agents en maintenant un gel de leurs salaires.

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