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Détection des signes de radicalisation: pour Castaner, moquerie et ironie sont "méprisables"

Christophe Castaner a jugé jeudi, "méprisables", les railleries ou traits d'ironie après ses propos tenus mardi, devant l'Assemblée nationale, sur les signes susceptibles de témoigner d'une radicalisation parmi les agents des forces de sécurité.

"Certains ont glosé ou fait de l'humour. Je trouve ça méprisable", a estimé le ministre de l'Intérieur auditionné par la commission des Lois du Sénat.

M. Castaner fait notamment référence au hastag #Signaletonmusulman popularisé sur le réseau social twitter après les propos mardi, du chef de l'Etat à la préfecture de police de Paris puis ceux qu'il a pu tenir lors de son audition devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale, après la tuerie de la préfecture de la police de Paris.

"Quand j'ai donné la liste de ce qui peut permettre d'identifier une radicalisation, notamment vers un islam radical, un islam politique, le terrorisme, un certain nombre de personnes se sont moquées en reprenant un par un (...), chacun ici, sait que personne ne fait de lien entre la religion musulmane et le terrorisme, ni même entre la religion musulmane, la radicalisation et le terrorisme", a expliqué Christophe Castaner.

"Mais cela peut arriver. Le nier c'est mentir aux Français", a ajouté Christophe Castaner.

Pour le ministre, ces signes ne sont pas nécessairement synonymes de radicalisation mais "des éléments qui après analyse, peuvent caractériser la radicalisation", a-t-il complété.

Mardi devant l'Assemblée nationale, Christophe Castaner a jugé que le port de la barbe, le refus de serrer la main à une femme, le prosélytisme, la fréquentation de personnes radicalisées ou le port du voile intégral en dehors du travail, pouvaient être considérés comme autant de signes de radicalisation.

Face aux sénateurs de la commission des Lois, Christophe Castaner a en outre martelé qu'il considérait "de la responsabilité d'un policier ou d'un gendarme d'assumer la dénonciation d'un phénomène de radicalisation qu'il constaterait".

"Pour moi ce n'est pas négociable. Ça fait partie de leur missions. Ils doivent protéger les Français, leurs collègues et je refuse qu'ils m'opposent une réserve sur ce sujet-là", a déclaré le ministre.

Mickaël Harpon, agent administratif au sein de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) a tué quatre fonctionnaires, le 3 octobre. Il a été présenté par la justice antiterroriste puis par les autorités politiques comme un homme adhérant à l'islam radical. Selon un rapport de la DRPP, des signaux qui auraient pu alerter sur son éventuelle radicalisation n'ont pas fait l'objet de signalement administratif en 2015.

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