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Dopage: l'épéiste Jérent privé de JO, coup dur pour l'escrime française

A un mois du départ pour les Jeux de Tokyo, l'épéiste Daniel Jérent, médaillé d'or par équipes à Rio en 2016 a appris qu'il ne ferait pas le voyage pour le Japon à cause d'un contrôle positif, un coup dur pour l'escrime française.

L'annonce de la Fédération française d'escrime est tombée vendredi en fin de matinée: Daniel Jérent, qui faisait partie des quatre épéistes retenus pour disputer les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août), ne pourra pas se rendre au Japon, en raison d'une convocation devant la commission des sanctions de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).

En cause, un contrôle antidopage réalisé en novembre 2020 à l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et la performance), dont les échantillons A et B ont révélé la présence de dorzolamide, un produit à effet diurétique, que l'on trouve habituellement sous forme de collyre pour faire baisser la tension oculaire, en cas de risque de glaucome.

Les effets d'un diurétique peuvent être recherchés par des sportifs souhaitant masquer l'utilisation de produits interdits. En 2018, le footballeur Giuseppe Rossi avait écopé d'une simple réprimande de l'antidopage italien, à la suite d'un contrôle positif à ce produit.

- Déjà suspendu pour "no shows" -

C'est la deuxième fois que l'escrimeur a à faire avec l'antidopage français. En juin 2018, en raison de trois manquements à ses obligations de localisation ("no shows"), il avait été suspendu un an. Il a pu revenir juste à temps pour les Mondiaux-2019, qualificatifs pour Tokyo, et les épéistes français avaient décroché l'or à Budapest.

"Ça fait mal que mon nom soit associé au dopage. Je ne suis pas un tricheur et je ne l'ai jamais été", affirme l'épéiste vendredi à l'AFP, pour qui les deux affaires sont séparées. "Il ne faut pas tout mélanger. Les trois +no shows+, j'ai été fautif de mon côté", reconnaît-il.

Pour ce qui est de la dorzolamide,"je n'ai jamais pris ce produit, et je n'ai jamais eu à faire à ce produit dans mon entourage", a-t-il affirmé vendredi alors qu'il devait ainsi participer à ses deuxièmes Jeux olympiques. Il y a un peu plus d'un an, il avait été hospitalisé à la suite d'un accident de la circulation et une double fracture du fémur sur les routes de Guadeloupe d'où il est originaire.

Selon lui, la quantité de dorzolamide retrouvée dans ses urines s'élève à 1,5 nanogramme, ce qu'il qualifie de "traces".

Sa convocation devant l'antidopage français, la commission des sanctions de l'AFLD en l’occurrence, dont la date ne lui a pas encore été communiquée, vient briser le rêve olympique de cet escrimeur de 30 ans.

"Malgré la confiance que nous avons en Daniel, la FFE prend la décision de retirer son nom de la sélection pour les Jeux olympiques de Tokyo afin qu'il puisse au mieux assurer sa défense, et que l'équipe de France poursuive sa préparation de la manière la plus sereine", a indiqué la fédération d'escrime.

La fédération a de ce fait annoncé un nouveau dispositif. Romain Cannone sera le troisième épéiste pour l'épreuve individuelle à Tokyo le 25 juillet, aux côtés de Yannick Borel et d'Alexandre Bardenet. Ronan Gustin prend la place de remplaçant pour l'épreuve par équipes prévue cinq jours plus tard.

Au-delà de Daniel Jérent, c'est un coup dur pour l'escrime française, alors que Jérent est l'un des piliers de l'équipe masculine d'épée. Dans cette arme, la France a décroché tous les titres olympiques par équipes depuis l'argent à Sydney (Athènes-2004, Pékin-2008, Rio-2016).

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