Accueil Actu

Douze ans de réclusion pour une mère coupable de quatre tentatives d'infanticide

A quatre reprises, elle avait tenté d'étouffer son nourrisson, une fillette aujourd'hui lourdement handicapée : une femme de 37 ans a été condamnée lundi à douze ans de réclusion par la cour d'assises de Seine-et-Marne, a-t-on appris auprès des avocats.

Quinze ans de réclusion avaient été requis contre cette femme aux cheveux courts, qui comparaissait libre pour quatre tentatives de meurtre perpétrées en février, mars, avril et mai 2014 au Mée-sur-Seine, près de Melun.

Lors de la première tentative, la petite fille était âgée de cinq semaines. Réanimée à chaque fois de justesse, l'enfant élevée par son père, partie civile au procès, est lourdement handicapée.

Croyant à un syndrome de mort subite du nourrisson, les médecins ont tardé à soupçonner la mère qui a fini par avouer alors qu'elle était hospitalisée en psychiatrie.

"On vous dira qu'elle voulait seulement qu'elle arrête de pleurer mais quel peut être le but d'une mère qui obstrue les voies respiratoires de son nouveau-né jusqu'à ce qu'il devienne bleu?", s'est interrogée l'avocate générale.

Pour la représentante du parquet, "il n'y a pas dépression post-partum, il y a en revanche un trouble de la personnalité - une quête insatiable d'amour et d'attention - qui n'amoindrit en rien sa responsabilité".

Le verdict de la cour d'assises "est conforme aux attentes" du père de la victime mais "ne changera hélas rien à son quotidien", a réagi auprès de l'AFP son avocate, Me Marion Saint Fort Ichon. "Ce soir, il a de nouveau dû courir à l'hôpital car sa fille a, de nouveau, été hospitalisée après des convulsions".

"Elle a accepté le verdict et ne fera pas appel", a déclaré l'avocat de l'accusée, Jérôme Bouricard.

Ce dernier avait "imploré la pitié" de la cour, décrivant sa mythomanie, ses tentatives de suicide, ses malaises vagaux comme autant de tentatives désespérées pour attirer l'attention et combler le "vide béant" qui est en elle. Enceinte, "elle était heureuse parce qu'elle redevenait le centre de l'attention" mais, après la naissance, cela a "agi comme une bombe à retardement dont la première victime allait être" sa fille, a-t-il supposé.

Me Bouricard a invité la cour à prendre en compte "l'épuisement" de l'accusée lorsqu'elle s'est retrouvée seule à la maison à s'occuper de son bébé, faisant valoir que l'expert psychiatrique n'avait pas "écarté complètement" la dépression post-partum.

"Dire cela, ce n'est pas l'excuser, mais c'est un peu l'humaniser", a dit son conseil.

À lire aussi

Sélectionné pour vous