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Dramatique accident de car en France: les pompiers apportent une réponse aux spécialistes intrigués

Les spécialistes du transport s'interrogeaient vendredi sur l'embrasement trop rapide selon eux de l'autocar après sa collision avec un camion à Puisseguin en Gironde. Les pompiers qui sont intervenus ont pu détecter le point le plus chaud de l'incendie et répondent aux spécialistes. Si l'autocar n'avait pas percuté le camion à l'endroit précis du réservoir, tout porte à croire que le bilan aurait été moins important. Cet accident a en effet fait 43 morts.

"Le car s'est embrasé très, très rapidement", a indiqué le colonel de gendarmerie Ghislain Réty à l'AFP, et "les premières constatations nous laissent entrevoir que le camion était en portefeuille en travers de la route, et que le (car) l'a percuté, d'autant que le virage est incurvé". 

Les photos aériennes montrent que l'autocar est venu percuter le camion à la jonction entre le tracteur et la remorque: "les réservoirs (de carburant) du camion ont bien été percutés par l'autocar", explique Michel Seyt, président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV), qui regroupe les autocaristes. Le réservoir de gasoil se trouve "toujours au même endroit", selon un expert du transport routier, c'est-à-dire "au niveau supérieur des roues, derrière le moteur et la cabine", la cabine du conducteur se trouvant au-dessus du moteur.


Un car ne "brûle pas à cette vitesse"

"Un car, ça ne brûle pas à cette vitesse"
, s'étonne toutefois Michel Seyt, précisant que le moteur d'un car se trouve à l'arrière. Ce "Mercedes Tourismo qui date de 2010 ou 2011, a un réservoir de carburant à l'avant, juste avant ou après les roues. Mais ça n'est pas un élément qui peut être percuté en premier dans un choc frontal", ajoute-t-il.

Selon nos confrères de RTL France ce samedi, les pompiers ont apporté une réponse à ce mystère. En effet, le point le plus chaud qu'ils ont eu à combattre est le réservoir du camion. Situé sur le flanc, il a bien été éventré sous le choc. Du gasoil a alors été pulvérisé sous forme de gouttelettes sous le car, des gouttelettes qui se seraient enflammées instantanément. Ce qui explique la rapidité avec laquelle l'autocar a pris feu.


L'autocar reste un des moyens de transport les plus sûrs

Le député (PS) de Gironde Gilles Savary, spécialiste du transport, affirme que "le car est un mode de transport dix fois plus sûr que la voiture individuelle", et souligne que "les accidents de car, toujours très meurtriers, restent néanmoins rares, par rapport aux 65.000 bus et cars en circulation en France". "Le car demeure l'un des modes de transport dont le risque d'accident mortel est le plus bas selon une étude paneuropéenne. Le nombre de morts par milliard de voyageurs-kilomètre pour les deux roues est de 52,593, contre 4,45 pour la voiture individuelle, 0,433 pour les bus et cars, 0,156 pour le train, 0,101 pour l'avion", détaille l'élu.

"Le transport par autocar est beaucoup plus sûr que la voiture. Les conducteurs sont des professionnels qui font l'objet d'un suivi régulier. Les véhicules sont plus contrôlés et roulent moins vite", renchérit Bertrand Mouly-Aigrot, spécialiste des transports et associé chez Archery Strategy Consulting. "Que ce soit dans l'aérien, le ferroviaire, ou les transports publics, les accidents sont des drames qui suscitent toujours beaucoup d'émotion. Mais ils restent extrêmement rares", note-t-il encore.


Limiter la vitesse à 80 km/h?

Cet accident aura fait plus de morts que l'ensemble de ceux impliquant un autocar en 2014: 33 personnes avaient été tuées, dont 6 usagers d'autocar et 27 autres usagers, selon la Sécurité routière.

Pour Jacques Robin, ingénieur expert en accidentologie, le problème réside dans le fait qu'"un autocar large a croisé un camion large sur une route étroite qui fait manifestement cinq mètres de large. (...) Il faut limiter cette vitesse à 80 km/h" comme cela est actuellement expérimenté pour tous les véhicules sur quelques routes du réseau secondaire en France.


Une cérémonie d'hommage mardi

Une cérémonie en hommage aux victimes aura lieu mardi à Petit-Palais, en présence de François Hollande, a-t-on appris samedi auprès de l'Elysée. Le président de la République s'est entretenu ce samedi avec la maire de Petit-Palais, "pour lui faire part de sa solidarité face à cette épreuve" et "il a été convenu avec elle et avec le préfet d'organiser une cérémonie mardi en hommage aux victimes" en présence de François Hollande, de proches des victimes, d'élus locaux et de membres du gouvernement, a-t-on précisé de même source.

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