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DSK reste en prison jusque vendredi

Deux jours après son arrestation dans une affaire de crime sexuel contre une femme de chambre dans un hôtel de Manhattan, une juge new-yorkaise a ordonné ce lundi l'incarcération de Dominique Strauss-Kahn et refusé de le libérer moyennant une caution d'un million de dollars. La prochaine comparution est fixée au 20 mai. Il risque jusqu'à 74 ans de prison.

Evoquant un risque de fuite, la juge Melissa Jackson chargée d'examiner le cas de Dominique Strauss-Kahn à New York a refusé ce lundi sa libération sous caution. Enquêtant sur "au moins" une autre affaire similaire, l'accusation avait demandé que le patron du FMI soit maintenu en détention. La défense de l'ancien ministre avait auparavant offert une caution d'un million de dollars pour obtenir la mise en liberté provisoire de DSK, qui aurait remis son passeport à la justice. DSK se serait également engagé à résider à New York chez sa fille. Un de ses avocats, Benjamin Brafman, s'est dit "déçu par la décision du tribunal", mais "la bataille ne fait que commencer", a-t-il déclaré aux journalistes. La prochaine comparution devant la justice a été fixée au 20 mai. Les sept chefs d'inculpation énoncés à l'encontre de DSK par la justice américaine sont passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 74 ans et trois mois.

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L'air fatigué et songeur 

Le directeur général du Fonds monétaire international est entré à 16h50 (heure belge) dans la salle d'audience du tribunal pénal de New York où il devait se voir signifier les chefs d'inculpation d'agression sexuelle, tentative de viol et séquestration de personne retenus contre lui. D'après les tweets des journalistes présents dans la salle d'audience, le patron du FMI, l'air fatigué et songeur, était assis sur un banc avec cinq autres prévenus. Portant un costume sombre et une chemise blanche, DSK se trouvait à "7,8 mètres" de la juge. Au bout de huit minutes, il est ressorti de la salle d'audience pour une raison inconnue, avant de revenir trois-quarts d'heure plus tard escorté par trois policiers. La juge a continué pendant ce temps à consulter tranquillement ses dossiers. A son retour, Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, a été photographié comme le veut le règlement du tribunal. Ses avocats Benjamin Brafman et William Taylor sont alors arrivés dans la salle, et se sont entretenus avec leur client dans un coin.  

L'audience se tenait dans une salle de taille moyenne du tribunal pénal situé à Centre Street, dans le sud de Manhattan. Des dizaines de journalistes et des badauds se pressaient à l'extérieur et à l'intérieur du tribunal, où se succèdent généralement les comparutions en flagrant délit de petits ou grands délinquants.

DSK plaide non-coupable

Dominique Strauss-Kahn nie l'ensemble des accusations portées contre lui, a déclaré lundi son avocat au tribunal de New York. DSK est inculpé d'acte sexuel criminel, de tentative de viol et de séquestration, suite aux accusations d'une femme de chambre de 32 ans, employée dans un hôtel Sofitel de New York. "Il nie ces accusations. Il est présumé innocent selon la loi", a déclaré au tribunal Benjamin Brafman, l'un de ses avocats. L'avocat a ajouté que le cas du directeur du FMI et favori dans des sondages dans la course à la présidentielle française bénéficiait d'une "ligne de défense forte" et qu'il était "tout à fait probable qu'il soit innocenté en fin de compte".

Ses avocats avaient déjà annoncé dimanche que Dominique Strauss-Kahn rejetait toutes les charges et entendait se défendre "vigoureusement". Il a accepté dimanche des examens supplémentaires qui ont été pratiqués sur sa personne. Les résultats de ces analyses d'ADN prélevées sur sa peau et sous ses ongles devraient être connus dans les prochains jours.

La police revoit l'heure de l'agression

Selon Liberation.fr (lire l'article), la police de New York aurait revu l'heure de la présumée agression sexuelle dont se serait rendu coupable Dominique Straus-Kahn sur une femme de chambre dans la suite d'un hôtel Sofitel. Celle-ci serait intervenue vers midi et non plus vers 13 heures. Cette révision mettrait à mal l'alibi de la défense évoqué par RMCinfo un peu plus tôt. "Nous avions dit initialement que c'était aux alentours de 13 heures, en fait c'était plus proche de midi", a expliqué ce matin Paul J. Browne, le commissaire adjoint et porte-parole de la police de New York, au correspondant de Libération, Fabrice Rousselot.

Selon une source au sein du groupe hôtelier Accor contactée en fin d'après-midi par l'AFP, Dominique Strauss-Kahn a effectué les formalités pour quitter sa chambre du Sofitel de New York entre 12h28 et 12h38, alors que la femme de ménage qui l'accuse y était entrée vers midi samedi. Ce qui semble donc confirmer les dernières indications de la police, qui situent les faits présumés vers midi et non plus 13 heures.

L'alibi de DSK présenté par sa défense

Selon nos confrères de RMCinfo (lire l'article source), un alibi innocenterait DSK, pouvait-on lire en fin de matinée. En effet, ses avocats auraient reconstitué son emploi du temps: il n'était plus dans l'hôtel au moment de la supposée agression. Il l'avait quitté depuis une heure. Le président du FMI aurait alors déjeuner avec sa fille dans un restaurant. La défense s’apprêterait à donner des preuves matérielles et des témoignages de ce déjeuner. Le déjeuner terminé, DSK se serait rendu compte de l’oubli d’un de ses téléphones portables à l’hôtel. Il aurait appelé la réception pour indiquer ce fait. C'est ainsi que la police a pu le localiser et a été l'arrêter. Cette version est bien entendu à prendre avec toutes les précautions d'usage.

Image choc: menotté à la sortie du commissariat

Ce matin, l'image de Dominique Strauss-Kahn sortant du commissariat de Harlem menotté dans le dos et l’air fatigué faisait la Une de tous les médias de la planète. DSK, monté à l'arrière d'une voiture de police banalisée, assis entre deux policiers, n'a pas dit un mot devant la foule des journalistes qui attendaient sa sortie et a été emmené par la police vers un endroit inconnu. Selon le Washignton Post, DSK aurait été emmené à l'hôpital. Le président du Fonds monétaire international (FMI) a été entendu par la police pendant 30 heures après son interpellation à bord d'un avion d'Air France. La presse est formelle: celui qui battait Nicolas Sarkozy dans les sondages a d’ores et déjà perdu la présidentielle française, peu importe le verdict final.

La victime présumée a identifié DSK

La femme de chambre d'un hôtel Sofitel qui accuse DSK de l'avoir agressée sexuellement l’a formellement identifié dimanche au commissariat, a indiqué un porte-parole de la police. Le porte-parole a ajouté que les enquêteurs avaient "relevé des preuves dans la chambre" d'hôtel occupée par M. Strauss-Kahn, notamment des éléments comprenant de l'ADN. L'employée de l'hôtel, âgée de 32 ans, a quitté le commissariat vers 16h45 (22h45 heure belge) dans une fourgonnette, cachée sous un drap blanc. Un policier avait auparavant demandé aux journalistes de ne pas la photographier.

Le récit de l'agression selon la police

Selon une source officielle rapportée par le New York Times, la femme s'est annoncée à la porte de la suite de Mr Strauss-Kahn samedi en s'annonçant par les mots d'usage: "Femme de chambre" (Housekeeping en anglais). Elle n'a entendu aucune réponse et en a conclu que la chambre était inoccupée. Elle a laissé la porte ouverte derrière elle, comme le veut la politique en vigueur dans l'hôtel. Elle est arrivée dans la chambre à coucher et un homme nu, venant de la salle de bain, s'est rué sur elle. L'employée de Sofitel a tenté de s'échapper mais, toujours selon la source officielle, l'homme la poursuivie, l'a saisie et a fermé la porte à clef. Il l'aurait ensuite attaquée, traînée jusqu'à la salle de bain et contrainte à relation sexuelle orale.

La femme d'ouvrage s'est finalement échappée de la suite et a confié l'agression à un autre membre du personnel qui a appelé le 911. La femme vit dans le Bronx avec sa fille. Elle aurait emmenagé dans son immeuble depuis quelques mois. Ce sont des gens biens, a déclaré un voisin, également immigrant africain. "Elle n'a jamais causé de problème pour personne. Jamais bruyante. Toujours gentille" a-t-il déclaré. 

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