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EELV affiche ses ambitions pour les municipales... et la présidentielle

Réuni en Conseil fédéral à Paris, au sortir d'élections européennes réussies, EELV a affiché samedi "son incroyable ambition" pour les municipales de 2020, mais aussi, déjà, la présidentielle de 2022.

"La prochaine échéance ce sont les municipales (...) Nous devons rassembler tous les écologistes, et ensemble, sans sectarisme, sans hégémonie (...) nous devons nous donner les moyens de gagner", a déclaré le député européen Yannick Jadot devant militants et élus.

Mais la responsabilité des écologistes est aussi de "porter une alternative pour une alternance dans notre pays" en 2022, a ajouté celui qui avait renoncé en 2017 à sa candidature pour soutenir Benoît Hamon.

"Qu'il soit clair que ce temps de l'hésitation, ce temps du doute, est révolu. A toutes ces élections nous devons assumer la conquête du pouvoir", a-t-il poursuivi.

Avec 13,5% des voix, EELV est apparu comme le gagnant à gauche des élections européennes, se hissant à la troisième place du podium derrière le RN et LREM.

M. Jadot, qui a tiré la liste EELV aux européennes, ferait-il un bon candidat à la présidentielle ? "Yannick Jadot, depuis le résultat aux élections européennes, s'est affirmé comme la personnalité de l'écologie politique en France. Il a gagné d'une certaine façon ses galons, donc bien sûr c'est un candidat légitime", a répondu le secrétaire national d'EELV David Cormand, qui quittera la direction du parti au plus tard à l'automne.

- "Couple maudit" -

D'ici 2022, M. Jadot veut "faire de l'écologie le premier mouvement politique de ce pays", a-t-il assuré à la presse. Auprès du Monde, il avait espéré que les écologistes puissent gagner aux municipales "Paris, Nantes, Rennes, Toulouse" et "de nombreuses villes petites et moyennes".

Le député européen pêche-t-il par orgueil, comme l'en accuse une partie de la gauche ? "Je n'ai pas le melon, j'ai une incroyable ambition ! Ceux qui nous disaient qu'on était insignifiant disent aujourd'hui +ils ont gagné mais ça ne veut rien dire+. Nous, on pense que ça a un sens", a-t-il rétorqué.

M. Cormand a de son côté reconnu qu'il faudrait "trouver le chemin de l'unité" avec d'autres forces pour l'emporter, car "pour gagner une élection (présidentielle), il faut faire 50% plus une voix. J'ai beau être très ambitieux pour l'écologie, je ne suis pas sûr que l'écologie stricto sensu puisse faire 50% plus une voix", a-t-il admis.

Pour les municipales, M. Cormand a une nouvelle fois clairement écarté toute alliance avec le parti présidentiel: "Le projet de La République en marche n'est pas compatible avec le projet de l'écologie (...) Nous sommes clairement dans l'opposition à la majorité actuelle", a-t-il affirmé.

La ligne d'EELV n'est "pas le ni droite ni gauche", mais "l'écologie affranchie" des "complexes", des "étiquettes" comme des "vieilles cosmogonies", a-t-il expliqué.

M. Jadot a de son côté fustigé le "couple maudit" que forment selon lui le Rassemblement national et les "libéraux productivistes" de La République en marche.

De quoi rassurer le Parti socialiste, qui dirige aujourd'hui quelque 200 villes de plus de 10.000 habitants, avec souvent l'appui des écologistes.

- Des sondages rassurants pour le PS -

Réuni en conseil national samedi matin, le PS a adopté une résolution où il s'engage à travailler partout en France "à la constitution de listes d'union et de rassemblement le plus large possible de toute la gauche et des écologistes ".

Le parti a lui aussi tracé une ligne jaune vis-à-vis de la République en marche, en affirmant qu'il "n'investira(it) ou ne soutiendra(it) aucune tête de liste soutenant la politique libérale du gouvernement".

Au cours de cette matinée, les socialistes, qui ont évité de peu la catastrophe aux européennes avec 6,2% des voix, ont tenté de se rassurer en se penchant sur les résultats d'une étude réalisée par l'Ifop. Cette dernière laisse espérer une victoire pour le PS à Nancy - ville détenue par le centriste Laurent Hénart -, comme à Nantes - où les écologistes ont réalisé le 26 mai un score canon (26,3%).

"Ne soyez pas tristes, la gauche est une fête", a lancé à ses camarades le premier secrétaire Olivier Faure en conclusion de son discours.

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