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Elisa Pilarski a été tuée par le chien de son compagnon indiquent les résultats ADN

Le mystère pesant depuis un an sur la mort d'Elisa Pilarski dans une forêt de l'Aisne près d'une chasse à courre a été levé mardi: la victime, enceinte, a été tuée par le chien de son compagnon, selon deux sources proches du dossier invoquant les résultats des tests ADN menés sur 67 chiens.

"Les résultats des tests ADN confirment définitivement l'innocence des chiens" de la chasse à courre, et incriminent le chien Curtis, a affirmé la société de vénerie "Rallye la Passion", une conclusion confirmée par une autre source proche du dossier, dans l'attente de la publication par le parquet des résultats des analyses.

Selon cette source, l'ADN d'Elisa a également été retrouvé au niveau de traces de sang sur la babine, l'oeil et le harnais de Curtis, un American Staffordshire appartenant au compagnon de la victime, Christophe Ellul.

La meute de chasse mise en cause

C'est avec ce chien, qu'elle connaissait peu selon Maitre Cathy Richard, l'avocate de sa mère, qu'Élisa Pilarski, 29 ans, était partie se promener en forêt de Retz. Elle y avait été découverte morte par son compagnon, victime, d'après l'autopsie, d'une "hémorragie consécutive à plusieurs morsures". 

Une vive controverse s'était engagée autour du drame, des opposants à la chasse à courre accusant rapidement les veneurs présents. Christophe Ellul avait également mis en cause la meute de chasse, affirmant sur BFMTV et France 3 qu'Elisa l'avait appelé disant "qu'elle était attaquée par plusieurs chiens", et "n'arrivait pas à tenir Curtis".

"La mâchoire du seul Curtis"

Des analyses ADN avaient été ordonnées par la juge en charge du dossier sur 67 chiens potentiellement incriminés -- Curtis et quatre autres American Staffordshire du couple, et les 62 de la chasse à courre--.

"Réalisés par un laboratoire d'expertise génétique, ces tests effectués sur les 67 prélèvements réalisés ont révélé avec certitude que seul l'ADN du chien de la victime était présent sur les plaies de cette dernière et à proximité. Les chiens du Rallye la Passion sont donc complètement innocentés et exonérés de toute responsabilité relative à l'accident", a affirmé "Rallye la Passion" dans un communiqué.

Le parquet général de la cour d'appel d'Amiens, qui assure sur cette affaire l'intérim du procureur de Soissons, avait dans un premier temps indiqué que les résultats des tests pourraient être connus le 31 octobre. Il n'était pas joignable mardi.

Rien ne peut arrêter ce chien quand il commence à mordre

Curtis avait déjà été désigné comme le seul meurtrier par deux vétérinaires mandatés par la justice, selon le Rallye la Passion qui avait rendu public leur rapport ce week-end. "Les morsures individualisables sont compatibles avec la mâchoire du seul Curtis" avaient conclu ces vétérinaires selon l'association de vénerie.

"Rien ne peut arrêter ce chien quand il commence à mordre", avait commenté pour l'AFP Me Guillaume Demarcq, avocat du maître d'équipage du Rallye La Passion, affirmant que Curtis avait été "importé illégalement".

Première promenade en solo avec Curtis

L'avocat de Christophe Ellul, Alexandre Novion, avait pour sa part contesté la portée de ces conclusions, se réservant de demander une contre-expertise.

Avocate de la mère d'Elisa, Me Richard avait elle souligné le manque de familiarité entre la victime et Curtis, alors que le couple "se connaissait depuis peu de temps". Elisa "n'était pas là quand il a dressé Curtis, n'a jamais vécu avec ce chien et n'avait jusqu'alors pas eu l'occasion d'être seule avec lui".

Le parquet de Soissons avait rendu compte en début d'année de "deux incidents de comportement" de la part du chien après le drame.  "Deux personnes ont été saisies par les vêtements pendant l'analyse comportementale tandis qu'une autre personne a été mordue dans la fourrière où le chien est gardé", avait indiqué le parquet.

Une information judiciaire contre X est en cours dans cette affaire pour "homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence (...) résultant de l'agression commise par des chiens".

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