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Empoisonnements en série: trente ans requis en appel contre Patricia Dagorn

Trente ans de réclusion criminelle ont été requis lundi en appel contre Patricia Dagorn, accusée d'avoir empoisonné sur la Côte d'Azur quatre hommes âgés, dont deux sont morts, pour leur soutirer leurs biens.

Soulignant la "dangerosité" de Patricia Dagorn, 58 ans, qui continue de nier les crimes qui lui sont reprochés, l'avocate générale Béatrice Vautherin a réclamé aux jurés de la cour d'assises d'appel d' Aix-en-Provence une peine "extrêmement lourde et longue".

En première instance, à Nice, Mme Dagorn avait écopé de 22 ans de réclusion criminelle. Les réquisitions prononcées lundi en appel sont conformes à celles qui avaient été faites par le ministère public en première instance.

S'alarmant d'une certaine "jouissance à donner la mort à ces vieux messieurs", et de "la haine qu'elle a à l'égard des hommes", l'avocate générale a décrit une accusée qui vivait "sans loi et sans lien avec personne", mais avec une obsession, faire main basse sur la richesse des autres.

"Les êtres que l'on rencontre à la cour d'assises ne sont pas des monstres", a cependant insisté la magistrate, s'indignant du surnom de "Veuve noire de la Côte d'Azur" dont a été affublée Mme Dagorn, qui a grandi dans une famille d'accueil, n'a jamais travaillé et a été brutalisée et violée par son ex-mari.

La magistrate a décrit son mode opératoire : administrer à ses victimes dont deux octogénaires, en 2011 et 2012, du Valium qu'elle se procurait facilement et pour quelques euros le flacon. Deux sont morts et deux ont survécu.

Selon l'accusation, ces empoisonnements avaient pour but d'escroquer les victimes en volant leurs biens ou en captant leur héritage.

"Je m'estime toujours victime d'erreur judiciaire, je n'y suis pour rien", a cependant déclaré une nouvelle fois Mme Dagorn lundi dans le box. Son avocat, Me Cédric Huissoud, a plaidé l'acquittement, dénonçant une procédure "sans queue ni tête", "sans élément probant".

Pour entrer en contact avec ses victimes, Mme Dagorn faisait appel à des agences matrimoniales, indiquant vouloir rencontrer des hommes aisés, de 50 à 80 ans ou plus, selon l'enquête.

Signe, selon l'accusation, de la dangerosité de Patricia Dagorn, cette dernière a écrit à une agence pour trouver des millionnaires à épouser, en Suisse cette fois : c'était en 2013, et elle se trouvait alors déjà derrière les barreaux, en détention préventive.

Le verdict est attendu mardi.

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