Accueil Actu

Enquête en France après le décès d'une femme pour laquelle le Samu ne s'est pas déplacé: elle avait signalé des douleurs à la poitrine

Une information judiciaire a été ouverte à la suite du décès mi-juin à Mulhouse d'une femme dont l'employeur avait appelé le Samu pour signaler ses douleurs à la poitrine, sans qu'un véhicule ne soit dépêché, a-t-on appris samedi auprès du parquet.

Cette femme de 60 ans avait été retrouvée morte dans son lit par un voisin, dix jours après l'appel au Samu.

Dans cette affaire, le parquet de Mulhouse a ouvert le 20 septembre une information judiciaire pour "non-assistance à personne en danger par personne morale", contre le groupement hospitalier régional Mulhouse-Sud-Alsace, et pour "non-assistance à personne en danger contre X", en l'occurrence le médecin régulateur du 15 qui avait pris en charge l'appel.

Le 3 juin, l'employeur de cette femme, la directrice d'une agence d'intérim mulhousienne, avait contacté le 15 pour signaler que la victime se plaignait de douleurs au bras et à la cage thoracique, alors que l'agence venait de l'appeler pour lui confier une mission.

"Elle se plaignait de douleurs à la cage thoracique, des douleurs intercostales, au coeur et au bras gauche. Elle disait ne pas réussir à respirer correctement", a raconté la responsable de l'agence qui souhaite rester anonyme.

La directrice explique être restée en contact avec la sexagénaire jusqu'à ce qu'elle reçoive l'appel du Samu, mais ensuite aucun véhicule sanitaire n'aurait été envoyé pour lui porter assistance.

L'autopsie pratiquée sur le corps a confirmé que la victime était décédée des suites d'un arrêt cardiaque.

Fin 2017, une jeune mère de famille de 22 ans, Naomi Musenga, était décédée aux urgences de l'hôpital de Strasbourg, après avoir été raillée au téléphone par une opératrice du Samu, ce qui avait provoqué un tollé quand le contenu de cet appel avait été diffusé. Deux enquêtes, judiciaire et administrative avaient été ouvertes.

Les urgences de l'hôpital de Mulhouse, en grève depuis des mois comme des centaines d'autres services d'urgence en France, font face à de nombreux départs de médecins, épuisés par les conditions de travail.

À lire aussi

Sélectionné pour vous