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Enquête ouverte sur des "injures" envers Mme Erignac

Une enquête a été ouverte suite à la publication sur Facebook d’un message injurieux envers Mme Erignac, veuve du préfet assassiné, sur un compte attribué à l'ex-chef du FLNC Charles Pieri, a indiqué dimanche à l'AFP le procureur de la République à Ajaccio.

Ce message, qui compare Dominique Erignac aux femmes françaises ayant collaboré avec les Allemands pendant de la Seconde Guerre mondiale, a été publié mercredi vers 2 heures du matin, quelques heures après le discours prononcé mardi à Ajaccio par la veuve du préfet Claude Erignac lors de la cérémonie d'hommage à son mari. Il a été diffusé sur le compte Facebook "Di l’altu pianu", attribué à Charles Pieri, ex-leader du Front de libération nationale corse (FLNC).

"Je crois savoir en effet qu’il s’agirait de M. Pieri, mais nous attendons la confirmation de cette affirmation par le réseau social Facebook", a indiqué le procureur Eric Bouillard qui a précisé qu'une enquête contre X a été ouverte dès jeudi.

"Il y a constitution d’une infraction pénale d’injure par voie de communication, qui a justifié l’ouverture d’une enquête judiciaire", a ajouté le procureur, précisant avoir effectué un signalement d’abus pour "offense" auprès du réseau social. Un signalement auquel le réseau social a fait droit puisque le message a été retiré samedi.

Charles Pieri, figure de la violence clandestine, a ressurgi dans l'actualité insulaire en participant à la réunion de préparation de la grande manifestation à l'appel des nationalistes organisée la 3 février. Il a également annoncé il y a deux semaines "reprendre une place de responsable dans l'exécutif" du parti Corsica Libera de Jean-Guy Talamoni qui est le président de l"Assemblée de Corse.

Contacté par l’AFP, M. Talamoni, n’était pas immédiatement joignable pour réagir.

"Le contenu de ce texte est inacceptable et contraire à ce que je suis et ce que je pense, au plan philosophique, éthique et politique", a réagi auprès de l'AFP Gilles Simeoni, président du conseil exécutif corse.

"Ce texte est aux antipodes de la vision politique et stratégique que les Corses nous ont donné mandat de mettre en oeuvre à travers leur vote massif de décembre dernier", a-t-il ajouté.

Les partis de MM. Simeoni et Talamoni, Femu a Corsica et Corsica Libera, ont fait alliance pour les élections territoriales de décembre dernier qu'ils ont remportées avec la majorité absolue des votes.

"Le contenu de ce texte est clairement abject, ignoble et insultant pour les femmes dans une île reconnue par le plus grand nombre comme +l'île des Justes+", a condamné dans un communiqué le groupe LREM à l'Assemblée de Corse, mené par Jean-Charles Orsucci.

La Ligue des droits de l'Homme a également réagi en condamnant "fermement des propos d'une violence extrême, insupportables, méprisants (...) injurieux pour Madame Erignac et pour toutes les femmes."

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