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Escrime: Vitalis prend la succession de Flessel à l'épée aux Championnats d'Europe

Douze ans après le dernier titre européen de Laura Flessel, Coraline Vitalis a pris la succession de la "Guêpe" à l'épée, en se parant d'or aux Championnats d'Europe à Düsseldorf (Allemagne), dans une finale inédite 100% française contre Marie-Florence Candassamy, mercredi.

Pour sa première médaille en grand championnat, Vitalis a décroché le plus beau des métaux, alors que Candassamy, finaliste malheureuse à Strasbourg aux Championnats d'Europe en 2014, doit une nouvelle fois se contenter de l'argent.

Deux Françaises en finale d'un grand championnat en escrime, cela n'arrive pas très souvent. A l'épée, Laura Flessel et Valérie Barlois s'était disputé le premier titre olympique en 1996 à Atlanta. Mais au niveau continental, ce n'était jamais arrivé.

"Les matches franco-français, c'est toujours très difficile. Après, ma journée avait tellement mal commencé que j'avais vraiment à coeur de bien la finir", a expliqué à l'AFP Vitalis, juste après son sacre.

Il est vrai que la Guadeloupéenne de 24 ans a bien failli ne pas voir le tableau final. En poules, elle n'a pris que la 63e place, alors que seulement 64 filles se qualifient pour les 32es de finale.

"Je me suis dit que je n'avais pas le choix. De toutes façons, j'avais de la chance de passer, et je n'avais pas le droit de laisser passer cette chance, et de ne pas me mettre à fond", a-t-elle souligné.

Par la suite, "Kako", son surnom en équipe de France, a été impériale contre la Roumaine Ana Maria Popescu, vice-championne olympique de Pékin-2008, et l'Ukrainienne Yana Shemyakina, championne olympique de Londres-2012.

- Cinq médailles en trois jours -

Au palmarès européen, elle succède donc côté français à Laura Flessel, son modèle lorsqu'elle était petite à Pointe-à-Pitre, comme ce fut le cas pour de nombreux escrimeurs de Guadeloupe, biberonnés aux exploits de la Guêpe.

Vitalis avait déjà disputé deux finales dans sa carrière, un Grand Prix perdu à Rio en mai 2015 et une Coupe du monde gagnée en janvier 2018 à La Havane. Mais jamais en grand championnat.

"C'est vrai qu'il y a un peu plus de pression et de stress", a-t-elle estimé, précisant toutefois que "le jeu est un peu plus en place et que l'on sent un peu plus les touches. C'est plus difficile de nous toucher en fait".

L'escrime française affiche à l'issue des épreuves individuelles un joli bilan de cinq médailles: l'or de Vitalis, l'argent de Candassamy et de la sabreuse Manon Brunet et le bronze des fleurettistes Ysaora Tibus et Enzo Lefort.

Et le sabreur Bolade Apithy est passé tout proche d'apporter une sixième breloque au camp tricolore, battue à la mort subite par l'Allemand Max Hartung (15-14) en quart de finale.

A mi-course, les escrimeurs français font donc presque aussi bien que sur la totalité de la précédente édition en 2018 à Novi Sad (Serbie), et les six podiums (2 médailles de chaque métal).

Les six épreuves collectives se déroulent à partir de jeudi (sabre dames et fleuret messieurs) et seront primordiales dans la perspective de la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

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