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Euro de hand: les Bleus à la reconquête de leur suprématie perdue

Privés de titre depuis trois ans, les handballeurs français se lancent à la reconquête de leur suprématie perdue à l'Euro en Scandinavie, où leur parcours vers le podium et un éventuel ticket direct pour les Jeux de Tokyo sera semé d'embûches.

Le défi commence vendredi (18h15) à Trondheim, en Norvège, par un match largement à leur portée contre le Portugal, mais l'affaire va rapidement se corser car les Bleus sont tombés dans la moitié de tableau de loin la plus difficile.

Pour atteindre le dernier carré, ils devront affronter les trois grandes puissances scandinaves, toutes candidates à la médaille d'or, devant leur public: la Norvège dès dimanche au premier tour, puis si tout va bien la Suède à Malmö et le Danemark dans la même ville, seulement séparée de Copenhague par un bras de mer enjambé par un pont.

Cet Euro offre une possibilité de raccourci vers Tokyo en cas de titre ou de défaite en finale contre les Danois, déjà qualifiés depuis leur sacre mondial de l'an passé. Mais la pression de l'enjeu olympique doit être relativisée car s'ils ne décrochent pas leur billet ce mois-ci, les Français ont de très bonnes chances d'y parvenir en avril dans un TQO (tournoi de qualification olympique) qui aura lieu dans un contexte favorable: à Paris-Bercy face à la Croatie, au deuxième du Championnat d'Afrique et à une nation européenne ne faisant pas partie des meilleures, avec deux qualifiés sur quatre.

- "L'héritage de nos aînés" -

"Les Jeux sont dans un coin de notre tête, c'est normal. Mais aujourd'hui, on n'est pas champions du monde, on n'est pas champions d'Europe, on se doit d'aller chercher le meilleur résultat possible. C'est l'héritage de nos aînés. On est l'équipe de France", souligne l'arrière droit Nedim Remili.

L'essentiel est donc de savoir si la France, qui ne détient aucun titre pour la première fois depuis douze ans, a les moyens de se réinstaller au sommet du handball mondial, qu'elle a occupé pendant près d'une décennie (2 titres olympiques, 3 européens et 4 Mondiaux entre 2006 et 2017) avant d'en être délogée par le Danemark.

Au Mondial-2019, comme à l'Euro-2018, les Bleus sont montés sur la troisième marche du podium. Un résultat méritoire (cela fait 4 médailles d'affilée et 6 sur les 7 derniers tournois majeurs), mais qui ne saurait les satisfaire. "Ne plus gagner, ça pique un peu", avoue Valentin Porte.

- Un tournoi propice aux surprises -

"Sur le papier, en terme d'effectif, je suis persuadé qu'on a les moyens de gagner de nouveau. Cela dit, ça fait deux ou trois ans qu'on est en reconstruction; on devrait avoir mis les murs et ne pas être loin des finitions. Les demi-finales, c'est bien, mais à chaque fois on s'est fait marcher dessus (par l'Espagne en 2018 et par le Danemark en 2019). Ça montre ce qui nous reste à bosser", poursuit l'ailier de Montpellier.

La tâche du sélectionneur Didier Dinart est de réussir l'amalgame entre des anciens qui ne rajeunissent pas --Nikola Karabatic, Luc Abalo, Michaël Guigou et Cédric Sorhaindo ont tous dépassé les 35 ans-- et des jeunes qui doivent gagner en expérience (Dika Mem, Ludovic Fabregas, Romain Lagarde, et a fortiori le dernier arrivé Elohim Prandi). Il sera privé de deux membres de la génération intermédiaire, le demi-centre Kentin Mahé et le pivot Luka Karabatic, même si ce dernier, qui se remet d'une blessure à un doigt, figure sur une liste élargie pour une éventuelle intégration en cours de tournoi.

Beaucoup dépendra aussi de leur degré d'investissement mental dans un Euro pré-olympique propice aux surprises où ceux qui ne se projettent pas trop vers l'été suivant ont plus de chances de réussir. Lors des deux précédents, en 2012 et 2016, les Français, champions du monde en titre et super favoris pour les Jeux à venir, étaient passés complètement à côté. Cette fois-ci le contexte est totalement différent et pourrait leur offrir une brèche dans laquelle s'engouffrer.

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