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Évasion de Redoine Faïd: le pilote de l'hélicoptère raconte la prise d'otage (vidéo)

"J’allais bien jusqu'à hier soir (...), mais j'ai l'impression que ce matin le stress est beaucoup plus fort." En état de choc, Stéphane Buy, le pilote de l'hélicoptère pris en otage pour participer à l'évasion de Redoine Faïd dimanche 1er juillet, a témoigné pour la première fois au micro de nos collègues de RTL France mercredi 4 juillet. Le pilote a été pris en otage par deux individus, venus faire un baptême de l'air comme il avait l'habitude d'en proposer. "C'était la deuxième ou troisième fois que je les voyais", a-t-il expliqué. Il pensait à "un père qui voulait faire plaisir à son fils" : les deux hommes étaient âgés d'une cinquantaine et d'une vingtaine d'années selon Stéphane Buy. Les deux complices l'avaient choisi, probablement pour les 3.000 heures de vol à son actif. "Je pense qu'ils ont du bien se renseigner sur la manière dont je pilotais", avance-t-il. Ils ont demandé à voler dans l'Alouette II, ce que le pilote a refusé : l'appareil n'était pas adapté aux baptêmes de l'air et n'avait pas assez de carburant.


Menaces et coups de crosse

Les individus deviennent alors plus violents et le menacent, ainsi que sa famille. Il se résout à prendre l'Alouette II et va faire le plein. Stéphane Buy est contraint de voler vers un champ où les deux hommes lui expliquent, à coups de crosse dans la tête, ce qu'il doit faire. "Je n'avais pas le choix avec deux colts sur la tête", explique-t-il sur RTL France.

Après avoir volé vers un autre terrain vague, il entend que l'on charge du matériel, et que d'autres complices sont présents. Mais il ne voit rien : "ils me demandent de couper la turbine et de mettre la tête sur le manche". Problème, en voulant repartir, la machine n'a pas démarré. "C'est là que ça a été le cauchemar." Les membres du commando l'accusent de simuler une fausse panne, et il reçoit "des coups de crosse de plus en plus forts".

Il sort pour réparer le problème et aperçoit des hommes cagoulés. "Ca a duré très longtemps (...) et ils étaient de plus en plus méchants." Un coup sur la tempe le fait tomber à terre, inconscient pendant quelques secondes. L'appareil finit enfin par être réparé et redémarre.


Très peu d'échanges avec Redoine Faïd

Ils volent "très bas vers la prison". "À un moment donné ils ne trouvaient plus la prison", raconte Stéphane Buy. Ils lui demandent de passer au-dessus de l'enceinte. "Je ne me sens pas en danger du tout, je suis tellement concentré sur mon vol." Il se pose dans la cour d'honneur, la seule qui ne possède pas de filets anti-aériens.

Le commando va chercher Redoine Faïd, mais laissent quelqu'un dans l'hélicoptère "qui (le) menace toujours". Il n'a que "très peu" échangé avec Redoine Faïd, "il était très silencieux". "Je ne savais pas à qui j'avais affaire", raconte le pilote, qui n'a appris l'identité du prisonnier que plus tard par la police.

Après 10 minutes de vol stationnaire, avec un niveau de carburant très faible, l'hélicoptère repart de la prison de Réau (Seine-et-Marne). Il se pose plus loin, près du Bourget, au bord d'une voie rapide, et est libéré quand les hommes partent et mettent le feu à l'hélicoptère. Redoine Faïd, qui s'était déjà évadé en 2013, est toujours en cavale.

RTL France

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