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France: conditions de vie "inhumaines" des migrants à Calais

(Belga) La Défenseuse des droits en France a dénoncé jeudi les conditions de vie "dégradantes et inhumaines" des migrants vivant à Calais (nord), en plein bras de fer entre l'État et des associations auxquelles la préfecture locale interdit de distribuer des repas aux exilés.

Sur fond de polémique et de bataille judiciaire, après la décision d'interdire aux associations non mandatées par l'État d'effectuer des distributions alimentaires en centre-ville, la Défenseuse des droits a effectué une visite de deux jours sur place, mardi et mercredi. Claire Hédon s'alarme, dans un communiqué, "des conditions de vie dégradantes et inhumaines que subissent les exilés", dont elle a constaté l'"état d'épuisement physique et mental". L'autorité indépendante, chargée de veiller au respect des droits et des libertés, avait déjà présenté des observations cette semaine au tribunal administratif de Lille, saisi par 13 associations contestant la décision préfectorale, qui ont finalement été déboutées: "En privant les exilés de l'accès à un bien - la distribution de repas -, la mesure de police contestée est constitutive d'une discrimination fondée sur la nationalité", avait-elle fustigé. "L'accès à la nourriture, à l'eau et à l'hygiène est difficile et complexe", réitère Claire Hédon jeudi, prévoyant de présenter ses observations également au Conseil d'État. "Certains exilés n'arrivent pas à manger tous les jours. Les distributions de repas, à horaires variables et pas toujours respectés, sont parfois éloignées des lieux de vie." Durant sa visite, la Défenseuse des droits a constaté "la volonté d'invisibiliser les exilés à Calais", où environ 1.200 à 1.500 migrants désireux de rallier la Grande-Bretagne, dont des femmes et des nourrissons, "dorment à même le sol, cachés sous des buissons, quelles que soient les conditions climatiques". "Au moment même où la Commission européenne" a dévoilé mercredi son projet de refonte de la politique d'asile, "la Défenseuse des droits souhaite que les discussions s'ouvrent enfin sur les voies légales de l'immigration et exhorte les pouvoirs publics à ne pas s'obstiner dans ce qui s'apparente à un déni d'existence des exilés qui, présents sur notre territoire, doivent être traités dignement, conformément au droit et aux engagements internationaux qui lient la France". (Belga)

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