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Grand débat: le Medef veut décentraliser et baisser les impôts

Le Medef a proposé mardi de renforcer le pouvoir de décision des collectivités territoriales tout en baissant la pression fiscale, pour répondre aux questions soulevées par le mouvement des "gilets jaunes".

Sur la base d'une analyse économique de l'OCDE selon laquelle "plus un pays est décentralisé, plus il crée de la richesse", la première organisation patronale veut que la France "réussisse enfin sa décentralisation".

"Le mouvement des gilets jaunes nous interpelle et c'est aussi ce qui remonte de nos adhérents, un besoin de décision de proximité", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux en présentant les propositions de son organisation.

"Pour la première fois en 2017, le montant des impôts locaux payé par les entreprises a dépassé celui de l'impôt sur les sociétés", selon le patron du Medef, lequel demande "un recentrage de l'Etat sur ses fonctions de stratégie et de conception des politiques publiques".

Dans le même temps, il a dénoncé le poids croissant de la fiscalité locale sur les entreprises, proposant de supprimer la cotisation foncière des entreprises (CFE) "en la remplaçant par une part d'un impôt national équivalente".

"Historiquement le Medef était plutôt hostile au mouvement de décentralisation" considérant qu'elle "se traduisait toujours par une augmentation des coûts et des impôts", a rappelé M. Roux de Bézieux.

Sur la fiscalité, le Medef juge qu'à 48% du produit intérieur brut, les prélèvements obligatoires sont devenus un frein à la croissance.

"Trop d'impôt tue l'impôt" en diminuant l'assiette des recettes fiscales, a souligné son président.

L'organisation patronale propose une baisse de fiscalité et des économies atteignant pour un total de plus de 90 milliards d'euros: un point de PIB, soit 23 milliards d'euros, de baisse des cotisations sur les salaires, un point de PIB de baisse des impôts de production pesant sur les entreprises, ainsi que deux points de PIB de baisse des dépenses publiques.

Il fait le parti que la relance de l'activité résultant d'une moindre pression fiscale permettra de dégager un point de PIB pour financer la formation, la transition écologique et les infrastructures.

A l'issue d'une consultation de ses adhérents organisée autour de 133 débats, la première organisation patronale française a formulé au total 43 propositions articulées autour sept impératifs, parmi lesquels "redémarrer l'ascenseur social", "booster le pouvoir d'achat" ou "recoller les morceaux d'une France fragmentée".

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