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Grèce: le ministre de l'Economie démissionne après le limogeage de sa femme

Le ministre grec de l'Economie a démissionné mardi dans la foulée du limogeage de son épouse secrétaire d'Etat au Travail, qui avait sollicité et reçu une indemnité logement alors que le couple est très aisé.

"Le Premier ministre Alexis Tsipras a accepté la démission du ministre de l'Economie Dimitri Papadimitriou", a simplement fait savoir le cabinet du Premier ministre issu de la gauche radicale dans un communiqué publié tôt mardi.

Rania Antonopoulos, la secrétaire d'Etat au Travail, avait dû démissionner lundi pour avoir obtenu, sans toutefois que cela soit illégal, une allocation logement mensuelle de 1.000 euros prévue pour les députés et ministres, soit 23.000 euros au total.

Elle était en fonctions depuis janvier 2015 et son mari depuis novembre 2016. Le couple réside habituellement aux Etats-Unis où ils travaillent tous deux au Levy Economics Institute of Bard College, dans l'Etat de New York, que préside M. Papadimitriou.

Mme Antonopoulos avait déclaré en 2015 un portefeuille d'actions de 340.000 dollars et un revenu annuel de 70.000 dollars. M. Papadimitriou a lui déclaré un portefeuille de quelque 2,7 millions de dollars et un revenu de plus de 450.000 dollars.

L'affaire de l'indemnité logement avait été révélée la semaine dernière par le quotidien proche de l'opposition Eleftheros Typos, une affaire embarrassante pour un gouvernement de gauche, dans un pays où la population a particulièrement souffert de la crise, et des réformes imposées au pays pour en sortir.

"Je n'ai jamais eu l'intention d'insulter le peuple grec", avait assuré lundi dans un communiqué Mme Antonopoulos, en disant "comprendre" que sa situation financière "ait accru l'indignation du public". Il est prévu qu'elle rende l'argent.

Le gouvernement a par ailleurs immédiatement annoncé la suppression pure et simple de l'indemnité logement pour les ministres non députés, ce qui était le cas de Mme Antonopoulos.

L'affaire est embarrassante pour le gouvernement de gauche, et les démissions ministérielles arrivent alors que des représentants des créanciers du pays (UE, FMI, BCE) sont à Athènes pour la "quatrième revue" du troisième, et, espère Athènes, dernier programme d'aide au pays surendetté.

M. Papadimitriou était notamment en charge des privatisations, un domaine où les créanciers demandent une montée en puissance des cessions. Mme Antonopoulos supervisait par ailleurs le secteur du travail, alors que la Grèce est toujours le pays d'Europe qui connaît le plus fort taux de chômage, à 20,2% au troisième trimestre, malgré une tendance confirmée à la baisse.

Selon la presse grecque mardi, le remaniement pourrait avoir lieu jeudi, un mouvement qui sera scruté, alors que M. Tsipras est assez loin derrière son rival conservateur Kyriakos Mitsotakis dans les sondages.

Ce remaniement pourrait aussi être l'occasion de remplacer le ministre en charge des Migrations Yiannis Mouzalas, qui était en charge de ce dossier lors de la grande vague d'arrivées de réfugiés de 2015 et début 2016, et souffre de problèmes de santé.

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