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Hand: Kanor pour donner du peps à l'attaque des Bleues

Les Françaises, qui peinent parfois à trouver le chemin du but, auront besoin des jambes et du bras de la jeune Orlane Kanor pour donner du peps à leur attaque et espérer aller au bout de l'Euro de handball.

Jusqu'à dimanche, la Guadeloupéenne, âgée de 21 ans, avait brillé surtout lors du seul match à oublier complètement, marquant six fois dans la défaite initiale contre la Russie. Mais face à la Suède, ses deux buts dans le "money time" (sur quatre au total) ont permis d'arracher un point (21-21) qui laisse la France maîtresse de son destin avant le dernier match de poule mercredi à Nantes contre la Serbie.

"Décisive", a dit l'entraîneur Olivier Krumbholz, qui n'avait pas hésité à lancer l'arrière de Metz l'an passé en finale du Mondial contre la Norvège, malgré sa très faible expérience. Avec un culot époustouflant, elle avait marqué deux buts cruciaux dans les huit dernières minutes à sa façon spectaculaire: détente et bras.

Kanor (1,79 m) est "l'archétype" des joueuses que recherche le sélectionneur, qui ne se cache pas de privilégier les qualités athlétiques par rapport à tout le reste. "Il y a trois ou quatre ans, elle n'était pas forcément considérée comme un gros potentiel. Tout le monde voyait bien qu'elle avait des capacités athlétiques, mais beaucoup pensaient qu'elle avait trop de retard sur le plan technique pour s'en sortir", explique-t-il.

- Elle avance vite -

Or la jeune femme "avance vite". "Elle fait des progrès presque tous les jours. C'est très sympa de l'entraîner parce que c'est +action réaction+. Vous lui dites un truc, elle le fait et elle règle le problème", ajoute Krumbholz.

Ce qui la distingue de toutes les autres, c'est l'amplitude de son saut. Quand elle s'envole, qu'elle shoote au-dessus des bras tendus des adversaires comme s'il s'agissait d'un simple filet de volley, on croirait voir un Daniel Narcisse au féminin. Au point que l'entraîneur doit parfois tempérer ses ardeurs. "Ne tire pas au-dessus de Szimonetta (Planeta), elle fait deux mètres!", lui avait-il lancé à un temps mort lors d'un match de préparation contre la Hongrie.

Kanor est "bien dans sa tête", souligne le sélectionneur, ce que la joueuse confirme avec d'autres mots: "J'essaie de ne pas trop me prendre la tête. La plupart du temps ça fonctionne quand je ne réfléchis pas trop! C'est au feeling. Je ne sais pas si c'est la jeunesse qui fait ça".

- Manque de "vice" -

Déjà essentielle, elle ne se croit pas arrivée pour autant. C'est "frustrée" qu'elle est sortie de la rencontre avec la Suède pour avoir écopé d'une deuxième suspension de deux minutes en fin de partie et manqué son dernier tir. "Je me dis que ça aurait pu changer la physionomie du match. Il faut que j'arrive à me canaliser dans les moments d'euphorie", estime-t-elle.

Ce dont elle manque, au moins pour l'instant, c'est de "vice", comme dit l'expérimentée Alexandra Lacrabère. "Sur le +deux minutes+ à la fin, si elle ne s'était pas excusée (après sa faute), l'arbitre n'aurait rien vu. Il va falloir qu'on lui explique ce qu'il faut faire dans ce monde de requins", dit la Paloise.

Les anciennes savent que malgré ce reste de naïveté, Kanor est déjà un atout majeur pour l'équipe. "Dès que tu la fais jouer sur ses qualités, que tu la fais courir, sauter et tirer, ça fonctionne. Il ne faut surtout pas changer. A nous les cadres de la mettre dans ces situations", dit Lacrabère.

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