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Handicap: les associations contre l'intégration de l'AAH au futur "revenu universel d'activité"

Un collectif de 55 associations défendant les droits des personnes handicapées a exprimé mardi son "refus" que l'allocation pour adultes handicapés (AAH) soit intégrée dans le futur "revenu universel d'activité" (RUA), par crainte que son versement puisse justement être conditionné à l'exercice d'une activité.

Si l'AAH - actuellement octroyée sous conditions de ressources à quelque 1,1 million de personnes en incapacité partielle ou totale de travailler - était intégrée au RUA, "quelles garanties aurions-nous qu'à l'avenir elle ne serait pas conditionnée à une contrepartie?", a interrogé Ali Rabeh, de la Fédération Apajh, Association pour Adultes et Jeunes Handicapés.

Le RUA, qui pourrait toucher près de 15 millions de personnes à l'horizon 2023, doit intégrer les actuels RSA, prime d'activité et allocations logement, mais aussi, éventuellement, l'AAH et le minimum vieillesse, voire d'autres prestations.

Le gouvernement doit justement lancer mercredi à ce propos une concertation en ligne.

Pour les associations du secteur du handicap - dont notamment APF France Handicap et l'Unapei - la logique sous-tendant la future réforme est "inadaptée aux allocataires de l'AAH", car reposant sur une "exigence de contrepartie" aux prestations sociales.

Or, "80% des allocataires de l'AAH sont en incapacité de travailler" et ne sont donc "pas concernés" par cet objectif d'un retour au travail, a expliqué lors d'une rencontre avec la presse Roselyne Touroude, de l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques.

En outre, le taux de non-recours à l'AAH est actuellement très bas, et son intégration au RUA n'amènerait donc en rien une simplification administrative, soutient le collectif, qui redoute au contraire une "complexification pour les allocataires".

Interrogé lors d'un point presse, le délégué interministériel chargé de la lutte contre la pauvreté, Olivier Noblecourt, a répondu mardi à ces inquiétudes en soulignant que le "caractère inconditionnel de l'AAH" serait "préservé quoi qu'il arrive".

"Les associations nous demandent des garanties, elles sont pour l'essentiel satisfaites. Nous les avons données à l'écrit comme à l'oral", a assuré M. Noblecourt.

Pour l'heure, ces assurances ne satisfont pas les associations. "Les garanties qu'on a aujourd'hui, en quoi engageraient-elles les gouvernements futurs?", a commenté M. Rabeh, convaincu qu'"à l'avenir, n'importe qui pourrait toucher aux paramètres".

L'allocation adultes handicapés (AAH) doit augmenter de 40 euros au 1er novembre, passant de 860 à 900 euros par mois.

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