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Hidalgo va prendre un arrêté "permanent" pour maintenir piétonnes les voies sur berge

La maire de Paris Anne Hidalgo va prendre un arrêté "permanent" pour maintenir piétonnes des voies sur berge de la rive droite, une mesure qui avait été annulée par la justice fin février, a-t-elle déclaré dans une interview à Libération.

"Dès cette semaine, avec le soutien de l'Etat qui accompagne cette démarche, je vais prendre un arrêté, mobilisant les pouvoirs de police du maire, pour maintenir la piétonnisation de cette voie", a affirmé l'édile socialiste, en précisant qu'il s'agirait d'un arrêté "permanent".

"Ma conviction est que la conquête de cet espace par les piétons et les circulations douces était utile et nécessaire. D'ailleurs, les désagréments pour les automobilistes sont aujourd'hui limités", a-t-elle ajouté. "En un an, le trafic de report a baissé de 28,8?% sur les quais hauts rive gauche, de 11,2?% sur les quais hauts rive droite et de 5,4?% sur le boulevard Saint-Germain. Les encombrements sont donc bien temporaires", a fait valoir la maire de Paris.

Le tribunal administratif de Paris avait annulé le 21 février la piétonnisation des voies sur berge dans le centre de la capitale, mesure phare de la maire pour lutter contre la pollution de l'air.

Dans Libération, Mme Hidalgo a redit avoir fait appel de cette décision judiciaire, qui n'est pas suspensive, c'est-à-dire qui ne suspend pas la décision en attendant le résultat de la procédure en appel.

L'arrêté "prend en compte les recommandations du tribunal administratif", a précisé la maire, qui a estimé cependant qu'il y a "un problème dans la façon dont le droit de l'environnement est interprété dans notre pays". Si bien que le nouvel arrêté va se fonder "sur une nouvelle base légale, un autre terrain, relatif à la défense du patrimoine et à l'intérêt touristique".

L'édile a indiqué travailler avec l'Elysée et le préfet de police qui sont, selon elle, "convaincus qu'il ne faut pas rouvrir les berges à la circulation automobile".

Elle a estimé que la droite régionale et parisienne, à l'origine du recours judiciaire, s'était "fourvoyée" et a jugé son "attitude irresponsable" car elle "n'assume pas" que la décision du tribunal risque de conduire à la réouverture d'une autoroute urbaine.

Plus de 10.000 personnes avaient signé une pétition pour réclamer le maintien de ces voies piétonnes et appeler à manifester le 10 mars pour soutenir cette mesure.

Par ailleurs, sur les ratés des nouveaux Vélib' de Smovengo, qui a pris la suite du groupe JCDecaux, Mme Hidalgo a affirmé que "non" ils ne sont pas liés "à une quelconque incompétence des élus ou de l'administration". "On a simplement respecté le droit", a-t-elle plaidé.

Pour autant, "les progrès sont trop lents", mais elle a espéré "que d'ici avril on aura un service quasiment rétabli".

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