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Hommages aux migrants morts dans un naufrage dans la Manche: "On doit s'indigner"

Environ 200 personnes, essentiellement des militants associatifs et quelques exilés, se sont réunies jeudi en début de soirée à Calais pour rendre hommage aux 27 migrants morts la veille dans un naufrage dans la Manche.

Vingt-quatre heures après le drame inédit par son ampleur dans la Manche, "on s'est réunis parce que 27 personnes singulières, avec leurs familles et leurs amis, leurs rêves et leurs espoirs, ont disparu hier", a expliqué lors d'une commémoration aux victimes dans le centre de Calais Juliette Delaplace, responsable locale de la mission du Secours catholique auprès des exilés.

Les soutiens des migrants, réunis depuis 18h30, ont observé une minute de silence et déployé une banderole portant les noms de la plupart des 309 personnes ayant trouvé la mort à cette frontière entre la France et la Grande-Bretagne depuis 1999, selon un décompte associatif. Cela porte donc le nombre des décès à 336, avec les victimes du naufrage mercredi, selon ce décompte.

"Je me sens très triste. Je ne les connaissais pas mais je suis venu dire à mes frères (migrants) d'être prudents", a confié à l'AFP Faysal, un Soudanais de 30 ans qui vit dans les rues de Calais depuis quatre mois. Lui qui voulait aussi tenter la traversée vers la Grande-Bretagne est en train de changer d'avis, dit-il: "je vois qu'il y a beaucoup de morts".

"Le scandale des passeurs" 

A Dunkerque aussi, plus loin sur le littoral, quelque 150 personnes se sont retrouvées devant la stèle des Droits de l'Homme, à l'appel du collectif "Ripostons : pour le respect des droits fondamentaux".

Parmi eux, les maires de Dunkerque, Patrice Vergriete (divers gauche) et de Grande-Synthe, Martial Beyaert (PS), dont la localité accueille, comme Calais, des flux permanents de migrants.

"On doit s'indigner par rapport à cette politique française et britannique qui met les exilés en situation de n'avoir pour seul recours que les passeurs, le scandale des passeurs", a lancé Bernard Champagne au nom de la Ligue des Droits de l'Homme.

M. Vergriete a pour sa part plaidé pour "un système de distribution des demandes d'asile à l'échelle européenne", un système qui éviterait de mettre les exilés "dans les mains des mafias de passeurs".

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