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Homophobie: plus de 50% des LGBT disent avoir victimes d'agressions

Plus de la moitié des personnes sur deux se définissant comme homosexuelle, bisexuelle ou transgenre ont déjà été victimes d'une agression homophobe, selon une étude de l'Ifop présentée mercredi au Secrétariat d'Etat chargé de l'Egalité entre les femmes et les hommes.

Au total, 53 % des LGBT (Lesbiennes, gays, bi, trans) ont fait l'objet d'agressions à caractère homophobe, précise cette enquête réalisée pour la Fondation Jean Jaurès et la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT), et dont l'AFP a obtenu une copie.

Parmi les faits répertoriés: insultes (28%), attouchements ou gestes à caractère sexuel (24%), menaces de révéler l'orientation sexuelle à des proches, collègues ou voisins (18%), ou viol (11%).

Ces résultats, dévoilés à trois jours de la "Marche des Fiertés", ont été présentés mercredi matin à Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, qui a reconnu le "retard" français dans la collecte de données sur le sujet.

"Je trouve ça vraiment important qu'on puisse avoir des données précises qui nous permettent de sortir des clichés et représentations qu'on puisse avoir, qui sont forcément biaisées" a-t-elle ajouté, estimant que ces chiffres permettraient "d'adapter toutes nos politiques publiques".

Constat étonnant: c'est dans l'agglomération parisienne - qui abrite le quartier du Marais où sont concentrés la majorité des bars et boîtes de nuit gays - que se produisent le plus ces agissements, à la différence des milieux ruraux, moins concernés par ces agressions.

En début de semaine, un passage piéton du quartier, peint aux couleurs arc-en-ciel avait été dégradé et recouvert d'insultes homophobes. La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé sur Twitter avoir saisi le procureur de la République de Paris.

Les agressions à caractère homophobe se produisent le plus souvent dans l'établissement scolaire, puis les transports ou la rue, remarque aussi l'étude. Viennent ensuite le lieu de travail, au sein de la famille ou sur les réseaux sociaux.

Conséquence de ces agressions, 43% des sondés disent avoir évité d'embrasser un partenaire de même sexe en public, et 34% de fréquenter certains lieux.

Ce ne sont "pas des petits faits anecdotiques qui arrivent à 3 personnes en France comme on voudrait nous le faire croire" insiste Flora Bolter, co-directrice du nouvel observatoire de l'homophobie.

87% des personnes LGBT se disent favorables à ce que les sanctions judiciaires soient aussi sévères pour des propos tels que "sale gouine" ou "sale pédé" que des propos racistes (comme "sale noir", "sale arabe") ou antisémites ("sale juif").

L'étude a été réalisée par l'Ifop, avec un questionnaire en ligne du 23 mai au 6 juin 2018, auprès de 994 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, représentant un échantillon représentatif selon la méthode des quotas.

En mai, SOS Homophobie avait relevé que le nombre d'actes homophobes avait augmenté en 2017, pour la deuxième année consécutive.

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