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Italie : Ligue et M5S font un pas de plus vers un gouvernement antisystème

Luigi Di Maio et Matteo Salvini ont fait un pas de plus samedi vers la formation du premier gouvernement antisystème en Italie et en Europe occidentale, ces deux responsables politiques assurant être tombés d'accord sur de nombreux points.

"Nous sommes sur la bonne voix", a déclaré Luigi Di Maio, 31 ans, le chef politique du Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste) à l'issue d'une nouvelle journée de tractations avec son homologue de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, 45 ans.

"Il y a en substance un accord sur les points clés", a affirmé ce dernier, assurant qu'un programme commun de gouvernement entre les deux partis pourrait être soumis dimanche à l'approbation du président de la République, Sergio Mattarella.

"Si l'on parvient à un accord sur la baisse des impôts, à faire partir à la retraite les gens qui y ont droit, à insérer le droit à la légitime défense, je préfère donner (à l'Italie) un gouvernement qui prend ces engagements devant les Italiens plutôt qu'un gouvernement neutre", a ajouté M. Salvini.

Les deux hommes rendront compte dimanche, à l'issue d'une dernière rencontre, de leurs discussions au président Mattarella, qui pourrait nommer dès lundi le chef du gouvernement.

Selon les médias italiens, les deux partis s'accordent sur la nécessité de revenir sur une réforme faisant progressivement retarder le départ à la retraite.

Un compromis pourrait aussi être trouvé sur un report à 2019 du revenu de citoyenneté, une idée forte du M5S, ainsi que sur une reconfiguration de la "flat tax" voulue par la Ligue. Selon le M5S, ce taux d'imposition unique de 15% pour les Italiens pèserait trop lourdement sur les comptes publics.

Parmi les points de désaccord figure la question de l'immigration, "l'approche de la Ligue étant plus musclée que celle du M5S", explique le quotidien Il Corriere della Sera.

MM. Di Maio et Salvini devraient débattre dimanche de l'épineuse question du candidat au poste de Premier ministre qui devra être acceptable par leurs deux partis mais aussi compatible avec les exigences du président de la République.

Garant du respect par l'Italie de ses engagements internationaux, le chef de l'Etat est particulièrement attentif au profil du futur chef du gouvernement.

Au cours d'un forum à Florence jeudi, il a mis en garde contre la tentation souverainiste, assurant qu'"aucun défi auquel notre continent est aujourd'hui exposé ne peut être affronté par un quelconque pays membre de l'Union européenne pris isolément, quelle que soit sa dimension".

Pour la composition du gouvernement, Ligue et M5S doivent aussi s'entendre sur leurs poids respectifs : face aux 32% obtenus par le M5S aux législatives du 4 mars, M. Salvini s'appuie sur les 37% de la coalition de droite formée par la parti de Silvio Berlusconi et la Ligue, cette dernière ne pesant que 17% des voix.

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