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Jean Castex, nouveau premier ministre français: "C'est la surprise du chef"

Christophe Giltay, grand reporter, spécialiste de la France, réagissait sur le plateau du RTLINFO 13H à la nomination de Jean Castex au poste de premier ministre.

Jean Castex, on ne l'avait pas vu venir...

C'est la surprise du chef. Je vais vous avouer que moi-même, il y a deux mois, je ne me souvenais plus très bien de qui c'était. En fait, il y a deux mois c'est un haut fonctionnaire, un énarque, ce qu'on appelle "un grand commis de l'Etat". Il a été secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy et il était notamment chargé de l'organisation des Jeux olympiques et des Jeux Paralympiques de Paris de 2024. Donc c'est vraiment le haut fonctionnaire dans toute sa splendeur. Il y a trois mois, Emmanuel Macron lui a confié l'organisation du déconfinement qui est plutôt en train de bien se passer en France. Donc voilà pourquoi ce monsieur que personne ne connaît ou du moins pas dans les milieux les moins informés, va devenir le nouveau Premier ministre français. Il y a une deuxième explication à ça, c'est que pour la deuxième partie de son quinquennat, Emmanuel Macron veut reprendre les choses en main, orienter la politique de manière différente, notamment sur le plan de l'écologie et sur le plan de l'économie. Plutôt que de nommer un grand politique comme l'était Edouard Philippe, il nomme une sorte de super secrétaire général qui va être plus son collaborateur que son premier ministre.

Parce que finalement Edouard Philippe, il est remplacé après trois ans. Il a affronté les Gilets jaunes, la réforme des retraites, le coronavirus et puis il se fait débarquer. C' était attendu ? Quelles sont les raisons qu'on peut avancer ? 

Cela parait un peu injuste, surtout qu'un récent sondage avait montré que 69% des Français souhaitaient qu'il reste à Matignon. Alors il y a une explication officielle qui est celle que je viens de vous donner. Nouvelle étape, nouvelle équipe. Et puis, il y a ce que j'appellerais l'explication cynique. Edouard Philippe était devenu plus populaire qu'Emmanuel Macron, 43% d'opinions favorables contre 35. Or, sous la cinquième République, le premier ministre ne doit jamais être plus populaire que le président. En général, quand ça arrive, il s'en va. On a connu ça par le passé, Chaban avec Pompidou, Rocard avec Mitterrand, Valls avec Hollande. Cette fois-ci, c'est Edouard Philippe avec Emmanuel Macron. C'est la règle sous la cinquième République. Ce n'est pas pour rien qu'en France, on surnomme le Premier ministre 'le fusible'. Quand il y a un problème, c'est lui qui saute.

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