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Jean-Michel Bissonnet clame son innocence entre larmes et sanglots

Les trois protagonistes de l'affaire Bissonnet se sont retrouvés en appel devant la cour d'assises de l'Aude lundi, avec un Jean-Michel Bissonnet qui a de nouveau clamé son innocence entre larmes et sanglots pour se défendre d'avoir commandité le meurtre de sa femme.

L'ancien homme d'affaires de 63 ans a rejoint dans le box les deux autres membres d'un improbable trio criminel présumé: Méziane Belkacem, 52 ans, jardinier et laveur de vitres occasionnel, et Amaury d'Harcourt, 86 ans, descendant d'une grande famille de la noblesse française.

Méziane Belkacem est accusé d'avoir abattu Bernadette Bissonnet de deux coups de fusil pour de l'argent et pour le compte de son mari, Amaury d'Harcourt d'avoir caché l'arme du crime par amitié pour le riche retraité, qui a fait fortune dans l'immobilier de bureaux.

Comme en première instance, Jean-Michel Bissonnet pleure souvent, même s'il évite les invectives qui avaient rythmé les premiers procès. Il est plus posé pour répondre aux questions, semblant ainsi suivre les conseils de sa nouvelle équipe de défenseurs.

"Excusez-moi si je pleure, mes réactions sont toujours comme ça quand je parle de ma femme", explique-t-il, les traits tirés.

S'il a fait appel de sa condamnation à 30 années de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat, c'est parce qu'il est "non coupable".

"Je suis innocent", dit-il, la voix cassée par l'émotion. "Depuis 40 mois, je subis l'injustice. J'étais quelqu'un d'actif, de réactif. Là, j'ai tout perdu et ce que j'ai perdu le plus, c'est ma femme Bernadette, qui est toujours la femme de ma vie."

Pour preuve, le couple avait fait l'emplette l'été avant le drame d'un canapé pour regarder ensemble, côte à côte, la télévison, et ne plus être isolé chacun dans son fauteuil. "Une seule personne nous enquiquinait à ce moment-là, c'était le chien" Pitt, un fox-terrier à poil dur qui "venait se mettre entre nous", ajoute-t-il en larmes.

Sa voix s'étrangle, il hoquète quand il raconte que son épouse "n'a jamais pu savoir qu'elle avait un petit-enfant", né après le drame, alors que c'était son voeu le plus cher.

Dans la salle, les enfants des Bissonnet, Florent et Marc, parties civiles, sont venus montrer leur soutien à leur père, "toujours convaincus" de son innocence, d'après leur avocate, Me Raphaële Chalié.

Des témoins viennent raconter la bonne entente du couple, qualifié de "couple idéal", de "couple uni" qui "s'aimait énormément".

Le gendarme chargé d'enquêter dans l'entourage du couple, Philippe Barat, confirme à la barre cette absence de mobile évident qui expliquerait le crime.

"Je n'ai pas eu de renseignements négatifs sur le couple, qui donnait une image unie, complice même. Il n'y a pas de trace d'amant, pas de trace de maîtresse", déclare l'enquêteur.

C'est la troisième fois que les trois hommes se retrouvent devant un jury populaire, pour un procès prévu pour durer trois semaines.

Le procès en première instance, interrompu par des soupçons de tentative de subornation de témoin de la part du riche retraité, était reparti de zéro quelques mois plus tard.

Le meurtre remonte au 11 mars 2008. Ce soir-là, Jean-Michel Bissonnet revient du Rotary Club et découvre dans sa propriété cossue de Castelnau-le-Lez (Hérault) le corps de son épouse de 57 ans.

Très vite, Méziane Belkacem avoue, mais dit avoir agi pour le compte de Jean-Michel Bissonnet, qui lui aurait promis 30.000 euros. Le vicomte d'Harcourt corrobore ces accusations. Le premier a été condamné à 20 ans de réclusion pour assassinat, le second à huit ans de prison pour complicité.

Ils reconnaissent leur responsabilité dans le drame et, à la différence de Jean-Michel Bissonnet, n'ont pas fait appel de leur condamnation. S'ils se retrouvent à nouveau devant les assises, c'est à la demande du parquet.

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