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Jean-Pierre, un retraité d'ultra-droite, inculpé en France: il projetait de s'attaquer à Emmanuel Macron

Un retraité d'ultra-droite est au coeur de l'enquête des menaces d'attaque contre le président français Emmanuel Macron. Ce père de famille de 62 ans a été arrêté avec un poignard sur lui en marge du déplacement du président français en Moselle.

A coup de messages enflammés sur Facebook, il voulait recruter massivement de "vrais patriotes" pour défendre la France contre la politique du président Emmanuel Macron: un retraité de 62 ans est au coeur de l'enquête sur des menaces d'attaque contre le président. Quatre sympathisants de l'ultra-droite âgés de 22 à 62 ans, arrêtés mardi, ont été inculpés samedi par un juge antiterroriste pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Ils avaient évoqué dans des échanges téléphoniques des projets, dont celui de s'attaquer au président, selon des sources proches du dossier. "Il semble que le président de la République était pour eux une cible potentielle, même si le projet n'était pas abouti", a déclaré au Journal du dimanche le secrétaire d'État à l'Intérieur et ex patron des services de renseignements intérieurs, Laurent Nunez.

"Je cherche des patriotes"

Présenté comme le principal suspect, Jean-Pierre Bouyer adhérait à un groupe identitaire créé en 2017, Les Barjols, qui revendique 4.700 membres, se proclame hostile aux "directives européennes", à "l'immigration massive" et à "la montée de l'islam", et profère un discours virulent contre les politiques et le président Macron, qualifié de "marionnette des oligarques". Sa page personnelle sur Facebook s'ouvrait sur un photomontage montrant une Jeanne d'Arc, épée à la main, sous les traits de l'ex-députée d'extrême droite, Marion Maréchal, nièce de la dirigeante du Rassemblement national (ex Front national), Marine Le Pen. En septembre, il lançait un appel: "Je cherche des patriotes, des vrais, pas des figurants, mais des personnes qui désirent donner d'eux-mêmes pour ce pays".

Arrêté avec un poignard sur lui

Les enquêteurs se sont décidés à arrêter les quatre membres du groupe après avoir eu vent du déplacement de Jean-Pierre Bouyer en Moselle, au moment où Emmanuel Macron s'y trouvait dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Lors de son arrestation, cet ancien négociant en bois, marié et père de deux enfants, avait un poignard sur lui. Contactée, son épouse s'est dit "stupéfaite". "J'essaie de réfléchir, je ne comprends pas", a-t-elle déclaré à l'AFP. Pour Laurent Nunez, Jean-Pierre Bouyer et ses compagnons font partie de cette mouvance "qui considère que les pouvoirs publics n'en font pas assez contre la menace islamiste et crée des milices d'autodéfense pour être prêts 'au cas où' ".

Depuis 2017, les services de lutte antiterroriste ont déjà mené au moins deux autres opérations dans la mouvance de l'ultradroite, dont la résurgence est prise au sérieux par les autorités même si ses capacités d'action sont jugées "limitées", selon une note des services de renseignement intérieur.

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