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JO-2018: avec Laffont, la jeunesse a montré la voie aux Bleus

Heureusement, la jeunesse a pris le pouvoir: Perrine Laffont, 19 ans, a ouvert la voie dimanche à l'équipe de France aux JO-2018 en offrant aux Bleus leur premier titre de ces Jeux, tandis que Martin Fourcade, favori en biathlon, s'est fait balayer par le vent.

Quelle force mentale ! Quelle ténacité sous la pression ! Martin Fourcade ? Roi du biathlon mondial depuis six ans ? Non ! Perrine Laffont, 19 ans depuis octobre et qui a su sortir son meilleur parcours au meilleur moment pour triompher des bosses en ski acrobatique.

La France qui gagne n'a pas besoin d'attendre le poids des ans.

Il y a quatre ans, et alors qu'elle avait tout juste 15 ans, l'âge minimal pour participer aux Jeux, Laffont avait déjà fait étalage de son talent lors des qualifications. Mais elle avait ensuite craqué sous la pression en finale (14e), elle qui commençait alors tout juste sa carrière.

Pas cette fois. Pas même en dépit de l'étiquette de médaillable en puissance que ses excellents résultats des derniers mois lui avaient collée.

"C'est juste fou ! Je l'ai rêvé tellement de fois, imaginé tellement de fois, visualisé tellement de fois, j'ai souffert tellement de fois que c'est pour ça que c'est juste un sentiment incroyable", s'est réjoui la jeune femme.

Les bosses, inscrites au programme olympique depuis 1992 et popularisées par Edgar Grospiron, ont donc de nouveau permis à la France de rebondir.

- Vent impétueux et glacial -

Car la soirée de dimanche a bien failli tourner au fiasco, avec l'entrée en lice ratée de son porte drapeau, Martin Fourcade.

"Ce qui s'est passé? Je ne sais pas, je ne comprends pas, s'est lamenté le Français de 29 ans à l'arrivée. C'est une grosse déception et une grosse incompréhension aussi. Parce que j'avais préparé idéalement cette course olympique. J'avais abordé idéalement cette course en chassant les pensées parasites, le stress, qui est forcément présent à l'approche d'un grand évènement. Ce n'est pas la fin du monde mais c'est une chance énorme qui est partie et qui ne se représentera pas."

Au moins Fourcade reste-t-il fidèle à lui-même, même dans la défaite, sans se trouver d'excuses.

Il pourrait pourtant maudire ce vent impétueux et glacial qui a chamboulé la course et mis à plat tous les favoris.

Fourcade, 8e, c'est toujours bien mieux que le Norvégien Johannes Boe, son grand rival cette saison, relégué à la 31e place.

Le Français peut espérer relever la tête dès lundi, avec la poursuite où il s'élancera avec un retard de 22 secondes sur l'Allemand Arnd Peiffer, gâchette du jour.

Pas de médaille pour Fourcade, et pas de descente non plus pour les skieurs: la faute là aussi au vent, jusqu'à 72 km/h en rafales, qui n'assurait pas une sécurité optimale pour les fondus de la vitesse.

- Kramer intouchable -

Le premier temps fort attendu des JO s'est donc transformé en temps mort et sera reprogrammé jeudi à 11h00 locales (03h00 en France).

Effet domino, le Super-G messieurs qui était prévu attendra donc vendredi.

Dimanche, jusqu'à la délivrance Laffont, les Français ont joué avec le podium, sans pouvoir l'accrocher.

Rageant, sublime, logique: la performance de Maurice Manificat, 5e du skiathlon, a été tout cela à la fois, dans le sillage de fondeurs norvégiens triomphants (un triplé pour les Vikings, avec le moins connu d'entre eux en conquérant, Simen Hegstad Krueger).

"On s'est tous fait surprendre, je ne pensais pas que ce serait possible. Quand il est parti, il n'avait pas une grosse avance", a commenté le Français après sa course, à propos de l'attaque décisive de Krueger, parti juste avant le dernier tour.

Krueger, 24 ans, qui a eu le mérite de prendre l'initiative, a bien mérité son triomphe.

Alexis Contin lui, avait un maître à qui parler sur le 5.000 m de patinage de vitesse et il ne pourra pas regretter sa 11e place.

Le Néerlandais Sven Kramer a tout simplement confirmé qu'il était intouchable. Le voici désormais triple champion olympique en titre de la distance, avec à la clé un nouveau record olympique en 6 min 09 sec 76.

"Mes plus grandes chances (de médaille) sont sur la mass start", a rappelé Contin qui, il y a quatre ans, n'avait pas pu défendre ses chances aux JO-2014, affaibli par une maladie de la thyroïde (maladie de Basedow).

Dimanche matin, l'Américain Redmond Gerard était devenu le premier champion olympique d'hiver à être né dans les années 2000, le 29 juin 2000 exactement.

A 17 ans et quelques jours donc. La jeunesse, décidément !

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