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JO-2018: des Jeux de la paix, vraiment ?

Des Nord-Coréens bienvenus en Corée du Sud, des Russes représentés alors que leur pays est banni pour dopage: les 23e jeux Olympiques d'hiver qui s'ouvrent vendredi à Pyeongchang vont slalomer jusqu'au 25 février entre symboles diplomatiques et médailles d'or.

Et dire qu'il y a cinq semaines, la Corée du Nord et les Etats-Unis se menaçaient du feu nucléaire.

Les dernières semaines de tractations ont finalement abouti à ce que le pays organisateur souhaitait: des Jeux de la paix. Que les opposants au rapprochement ont aussitôt rebaptisés les "Jeux de Pyongyang", en référence à la capitale de la Corée du Nord...

C'est l'avenir qui dira si la trêve olympique avait des fondations solides.

92 nations ou comités olympiques représentés, 2900 sportifs en compétition, 102 titres en jeu et... 22 curiosités: les chiffres ne manquent pas pour illustrer le premier grand rendez-vous sportif de l'année 2018 avant la Coupe du monde de football cet été en Russie.

Vingt-deux, c'est le nombre de représentants de la Corée du Nord dont l'attitude sera scrutée, décortiquée et analysée par le monde entier durant la quinzaine olympique.

Vingt-deux sportifs, émissaires de leur pays, le plus fermé au monde, qui se joindront aux 121 sportifs du Sud pour un défilé commun vendredi soir, drapeau de l'unification coréenne au vent comme clou du spectacle du défilé des athlètes et de la cérémonie d'ouverture.

Auparavant, les Athlètes olympiques de Russie (OAR), dont le pays est banni pour dopage, auront fait leur entrée dans l'arène. Mais qui seront-ils vraiment ? Nul ne le sait encore à deux jours du rendez-vous, tant les recours juridiques se multiplient en urgence.

- Affiche somptueuse -

Une chose est sûre: pour le moment, 168 Russes considérés comme +propres+ sont invités et défileront sous la bannière olympique.

Et le sport dans tout ça ?

Il devra jouer des coudes mais devrait rapidement occuper l'espace, à partir du premier titre olympique décerné, celui du skiathlon dames en ski de fond, samedi en fin d'après-midi locale (matinée en France).

Le ski alpin, discipline reine des JO, offrira dès dimanche son grand rendez-vous, avec la descente messieurs. Aksel Lund Svindal, Ted Ligety, Beat Feuz, Thomas Dressen, Kjetil Jansrud, Dominik Paris et Adrien Théaux: quelques grands noms du circuit seront déjà lancés. Marcel Hirscher, le roi des épreuves techniques, et Alexis Pinturault débuteront eux le 13, pour le combiné.

Chez les dames, l'affiche est somptueuse, avec le fantastique duel que se livreront les Américaines Lindsey Vonn (33 ans, 81 victoires en Coupe du monde, record chez les femmes) et Michaela Schiffrin (22 ans, 41 victoires déjà). Schiffrin était devenue à Sotchi la plus jeune championne olympique de slalom de l'histoire à 18 ans et 345 jours.

Les skieuses feront leur apparition sur les pistes à partir de lundi avec le slalom géant, où la Française Tessa Worley nourrit quelques espoirs.

Mais pour la France, c'est bien entendu le biathlon qu'il faudra avoir dans le viseur. Avec en étendard Martin Fourcade, porte-drapeau de la délégation française, qui espère de nouveau conquérir l'or olympique.

- Corps musclé et huilé -

Un titre, et il rejoindrait dans l'histoire Jean-Claude Killy en tant que Français le plus titré des JO d'hiver (trois médailles d'or). Deux, comme à Sotchi en 2014, et il serait seul au firmament de la neige. Avec beaucoup de réussite et au moins quatre médailles glanées au gré des six épreuves auxquelles il participe, il peut même devenir le Français le plus médaillé de l'histoire de l'olympisme tricolore (été comme hiver).

Dans le sillage de Fourcade, la délégation française espère faire aussi bien qu'à Sotchi en 2014, avec 15 médailles ramenées de Russie (4 or, 4 argent, 7 bronze).

Les patineurs Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron peuvent aussi rêver. Les doubles champions du monde (2015 et 2016) et quadruples champions d'Europe en titre sont les favoris de la danse sur glace.

Une nouvelle fois, ces Jeux feront aussi la part belle aux petites histoires: bobsleigh nigérian, patinage artistique malaisien...

Certains auront même le privilège de bisser, comme le Tongien Pita Taufatofua, héros de la cérémonie d'ouverture des Jeux d'été à Rio en 2016, où son corps musclé et huilé avait fait le bonheur des photographes, et qui cette fois s'est qualifié en ski de fond.

En raison des températures glaciales qui touchent Pyeongchang et pourraient faire de ces Jeux les plus froids de l'histoire, il sortira couvert vendredi pour la cérémonie d'ouverture: "Je veux rester en vie pour participer", a-t-il expliqué.

C'est effectivement l'objectif minimum, pour des Jeux de la paix.

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