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Judo: orphelins de Riner, les Bleus en recul aux Mondiaux

Privé de son assurance tous risques Teddy Riner, qui se ménage en vue des JO-2020, le judo français a perdu son rang de deuxième meilleure nation derrière l'indétrônable Japon pour la première fois depuis neuf ans aux Championnats du monde, à Bakou.

En 2009 à Rotterdam, les Bleus avaient récolté trois médailles, dont deux en or, comme il y a un an à Budapest.

Dans la capitale azerbaïdjanaise, au terme des sept jours de compétition individuelle et à la veille de l'épreuve par équipes mixtes, ils en totalisent quatre : l'or conservé par Clarisse Agbegnenou (-63 kg), désormais triple championne du monde, l'argent conquis par Marie-Eve Gahié (-70 kg) et les deux en bronze obtenues par Amandine Buchard (-52 kg) et Axel Clerget (-90 kg).

Quantitativement, c'est un poil mieux. Mais ne décrocher qu'un seul titre, ça ne lui était plus arrivé depuis 2005 et ça lui coûte son statut de dauphin du Japon au profit de la Corée du Sud, deux fois en or.

"Sans Teddy ni Romane (Dicko, sacrée championne d'Europe des +78 kg au printemps, ndlr), c'est mieux que l'année dernière. Mais ce n'est pas complètement satisfaisant", a estimé le directeur des équipes de France Stéphane Traineau au micro de la chaîne L'Equipe, en regrettant le triste mardi de ses troupes, quand Audrey Tcheuméo et Madeleine Malonga (-78 kg), ainsi que Cyrille Maret (-100 kg), tous des médaillés en puissance, ont quitté les tatamis bredouilles.

- Tushishvili succède à Riner -

"C'était une, deux, trois chances de médailles supplémentaires, voire un titre, c'est là qu'on a un peu péché", a reconnu le responsable.

La seule Française engagée mercredi, Anne-Fatoumata Mbairo (+78 kg), s'est elle inclinée dès son entrée en lice contre la Brésilienne Marie Suelen Altheman par ippon.

Alors qu'en l'absence de Riner planait la menace du zéro pointé - du jamais-vu depuis 1973 - le judo masculin tricolore a connu un rayon de soleil.

Sevré du moindre quart de finale il y a un an, il s'est fait une place sur le podium, grâce à Clerget en -90 kg, battu en demi-finales mais vainqueur de son combat pour une troisième place.

Et l'encadrement des Bleus se félicite plus généralement d'un réveil de ses combattants. "Dans le comportement, l'engagement, il y a eu une vraie différence, a souligné Traineau. L'équipe masculine est en train de se reconstruire. Il faut être patient et lui laisser un peu de temps."

Pour la première fois depuis 2007 et le premier sacre mondial de Riner, devenu depuis double champion olympique (2012 et 2016) et décuple champion du monde, la catégorie reine des poids lourds a elle couronné un nouveau roi : le Géorgien Guram Tushishvili.

- Sept sur quatorze -

Sur les tatamis hongrois il y a un an, Tushishvili avait terminé au pied du podium après avoir fait vaciller le colosse français en demi-finale.

A Bakou, le jeune Géorgien (23 ans) a parfaitement mis à profit l'impasse faite par le boss de la catégorie : il a remporté ses cinq combats par ippon. Jusqu'en finale, où il a battu l'Azerbaïdjanais Ushangi Kokauri à quelques secondes de la fin des quatre minutes réglementaires de combat.

A deux ans des jeux Olympiques à Tokyo, le Japon a fait une fois de plus étalage de son impressionnante domination. Comme en 2017, il a raflé sept des quatorze titres attribués.

Preuve de son efficacité implacable ou presque, sur dix-huit combattants engagés, seize ont rempli leur mission médaille. Seuls deux, Aaron Wolf (-100 kg), champion du monde sortant, et Yusei Ogawa (+100 kg), y ont failli.

La septième médaille d'or nippone a été apportée par la jeune Sarah Asahina (+78 kg). A 21 ans, celle qui est un des visages de la brillante génération 2020 du judo japonais, s'est imposée aux pénalités, dix mois après son titre en toutes catégories à Marrakech.

Les dernières médailles seront distribuées jeudi dans l'épreuve par équipes mixtes, qui fera son entrée au programme olympique en 2020.

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