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Judo: vingt mois après et à un an des JO, Riner renfile son kimono

Vingt mois après son dernier combat et à un an des JO-2020 à Tokyo où il briguera un troisième sacre historique, "l'objectif de toute une carrière", le géant du judo mondial Teddy Riner remonte sur les tatamis dimanche à Montréal.

On n'a plus vu le double champion olympique en titre des lourds en compétition depuis mi-novembre 2017 à Marrakech, théâtre de son dixième sacre mondial record (8 en +100 kg, 2 en toutes catégories).

Depuis, Riner, invaincu depuis septembre 2010 et une série vertigineuse de 144 combats, s'est accordé une pause longue durée, avant de reprendre sérieusement l'entraînement fin janvier. Jamais, depuis le début de sa carrière, il n'avait coupé aussi longtemps.

"Teddy est rentré à l'Insep à quinze ans, et depuis, chaque année, il a fait les Championnats d'Europe juniors, les Championnats du monde juniors, les Championnats du monde seniors, les JO, Pékin, Londres, Rio..., énumère son entraîneur Franck Chambily. Il avait besoin de s'aérer pour mieux repartir, pour pouvoir vraiment écraser la pédale, avec de la fraîcheur, de l'envie."

Ca m'a fait énormément de bien de ne pas penser au tapis, de prendre du temps pour moi et ma famille, j'en avais besoin. Mentalement, j'ai bien soufflé", a confié le champion désormais âgé ded 30 ans.

"Et physiquement, j'ai bien récupéré. J'ai pris le temps de soigner tous mes bobos", poursuit le décuple champion du monde.

Revenu à l'entraînement début 2019 avec "quelques suppléments de bagage", selon les mots de Chambily, Riner s'est délesté "de dix à quinze kilos" depuis.

- "Etat des lieux" -

Fixé à dimanche (à partir de 15h30 GMT) au Grand Prix de Montréal, la deuxième catégorie de tournois du circuit mondial, il aborde sn retour sans "aucune crainte" et avec "beaucoup d'excitation".

"Enfin le grand jour ! Ca donne le top départ pour aller me qualifier pour les JO. Je suis là pour faire un état des lieux, avec des lourds que je n'ai pas eu depuis longtemps dans les mains", explique celui qui confie avoir "encore moins de pression qu'avant".

"Les voyants sont au vert, il n'y a plus qu'à !", ajoute-t-il.

"Les voyants sont au vert, mais il y a des doutes", tempère Chambily, qui estime son élève à 60%. "Quand on ne fait pas de compétition pendant vingt mois, forcément il y a une attente: quel niveau il a en compétition, quelle fraîcheur psychologique, comment il se comporte, est-ce qu'il arrive à mettre des ippons ?"

Preuve que son sevrage de combat a assez duré, Riner envisage même de participer aux Mondiaux-2019 à Tokyo fin août, où il était pourtant prévu qu'il fasse l'impasse pour se préserver en vue des JO l'été suivant, également dans la capitale japonaise.

"Même si mon entraîneur n'est pas très chaud, ça me démange !, lâche le poids lourd. J'ai envie de les faire".

"S'il a envie et qu'il se sent bien, on ne va pas fermer la porte. Ca dépendra de ses sensations et du constat qu'on fera ces prochains jours" et semaines, répond Chambily.

En tout cas, Riner n'est pas rassasié: "J'ai encore envie d'aller chercher des titres, de briller encore à Tokyo, aux JO".

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