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Jugé pour l'assassinat de son ex-femme à coups de tournevis

Déjà condamné pour des violences sur celle qui était alors encore sa femme, un homme de 51 ans comparaît à partir de mardi devant les assises de Seine-Saint-Denis pour l'assassinat à coups de tournevis de son ex-conjointe en 2014, quelques mois après le divorce du couple.

Au petit matin du 11 septembre 2014, les policiers découvrent le corps ensanglanté d'une femme dans le box d'un parking souterrain d'un immeuble de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis).

Identifié par un voisin qui, réveillé par les cris "terrifiants" d'une femme aux alentours de 6 heures du matin, s'était rendu sur place et avait assisté à la scène, l'ex-mari est interpellé le jour-même dans le cabanon où il habitait, dans une autre commune du département.

Niant d'abord les faits en garde à vue, il finit par avouer devant le juge d'instruction avoir tué son ex-épouse mais, selon une source proche de l'enquête, soutient que son geste n'était pas prémédité et qu'il ne voulait pas sa mort. D'après son récit, il l'aurait croisée par hasard ce matin-là et se serait disputé avec elle avant de lui asséner les coups mortels avec un tournevis trouvé par terre.

La justice a retenu la préméditation et renvoyé le suspect devant les assises pour assassinat. D'abord parce qu'il a beaucoup varié dans ses déclarations, ensuite en raison des éléments matériels saisis lors de la perquisition de son cabanon (gants de chantier, rouleau adhésif, couteaux) mais aussi parce que, de l'aveu des deux fils du couple, leur père ne pouvait pas ne pas savoir que leur mère quittait très tôt son domicile le jeudi.

En outre, l'historique des violences subies par la victime ne plaide pas en faveur de l'accusé. Pour Pauline Manesse, avocate de proches de la victime, c'est une "affaire symbole des violences conjugales". "L'accusé avait déjà été condamné pour des violences sur sa femme, et il lui était interdit d'entrer en contact avec elle", rappelle-t-elle.

L'accusé avait été condamné en février 2013 à Bobigny à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour menaces, violences et violences sexuelles sur celle qui était alors encore son épouse. Lors de l'enquête, les policiers ont également découvert que la victime avait déposé de nombreuses mains courantes ainsi qu'un journal intime révélant qu'elle avait subi violences et viols de la part de son mari depuis plus de 27 ans.

Une amie de la victime a témoigné que celle-ci vivait dans la peur d'être tuée par son époux depuis qu'elle avait demandé le divorce, prononcé en janvier 2014, huit mois avant les faits. Un contentieux, source de nombreuses disputes, opposait le couple sur la liquidation de leur patrimoine acquis en commun.

Pour la défense, Me Aurélie Belgrand n'a pas pas souhaité s'exprimer avant l'ouverture du procès, dont le verdict est attendu vendredi.

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