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L'avocate de la professeure braquée en France: "Elle n'est pas sortie de chez elle depuis, elle n'arrive pas à dormir"

"Surprise et très choquée", la professeure braquée par un lycéen à Créteil ne savait pas que l'arme était factice et a essayé de "réagir le plus intelligemment possible", a expliqué lundi son avocate.

Elle a été surprise, très choquée, et a opté pour l'attitude qui lui paraissait la plus appropriée

Sur la vidéo relayée sur les réseaux sociaux et qui a suscité l'indignation jusqu'au sommet de l'état, cette professeure de biotechnologie de 60 ans apparaît plus lasse que paniquée, assise face à son ordinateur alors que son élève de 16 ans braque un pistolet -factice- sur sa tête, et lui demande de l'inscrire "présent". La ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est dite "troublée" par "la nonchalance de la professeure, comme si c'était banal".

"Pas du tout", a répondu l'avocate de l'enseignante, Hajer Nemri. "Elle a été surprise, très choquée, et a opté pour l'attitude qui lui paraissait la plus appropriée. Elle ne savait pas si l'arme était factice ou pas. Elle ne voulait pas envenimer les choses et, aussi, elle en était incapable".


L'adolescent est un "élément perturbateur", mais elle l'avait récemment félicité pour ses progrès

"Elle connaissait déjà" l'adolescent, qui a été mis en examen dimanche pour violences aggravées. "Elle l'a eu l'an dernier en cours. C'est un élément perturbateur, il ne tient pas dans une salle, il est agité, il n'écoute pas, il sort de classe quand il veut", a-t-elle expliqué. Récemment, elle l'avait même "félicité", sentant une "progression" dans son attitude.


Les circonstances de la scène

Contrairement aux apparences, la scène, filmée par un jeune qui n'a toujours pas été identifié, ne s'est pas déroulée pendant un cours, précise Me Nemri. Jeudi dernier, "l'élève était arrivé à l'heure, mais au milieu du cours, sans autorisation, il est sorti. Elle l'a donc marqué absent". Les lycéens sont arrivés dans la salle une fois le cours terminé. "Elle était seule, concentrée sur son ordinateur, elle n'a vu ces jeunes rentrer qu'au dernier moment".

Elle n'est pas sortie de chez elle depuis, et elle n'arrive pas à dormir

"Très choquée", elle n'en a parlé "à personne, sauf à son mari". Puis "elle a préparé un rapport, qu'elle a remis au proviseur le lendemain matin", avant de porter plainte.

Perturbée à la fois par les faits et leur large diffusion, "elle n'est pas sortie de chez elle depuis, et elle n'arrive pas à dormir", dit son avocate. Mais si "l'incident est grave", sa cliente regrette son "instrumentalisation" politique, a-t-elle ajouté.

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