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L'ENA se réforme et se projette dans l'avenir

L'ENA, qu'Emmanuel Macron avait dit vouloir supprimer dans la foulée de la crise des Gilets jaunes en 2019, a entamé une profonde réforme pour que ses élèves bénéficient d'une formation davantage pratique et plus proche du terrain, a annoncé l'établissement jeudi.

"On fait une réforme très importante de la scolarité à l'ENA, et une réforme du classement de sortie", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Ecole nationale d'administration (ENA), Patrick Gérard.

Un arrêté publié au Journal officiel a entériné ces changements.

Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques a tenu à préciser auprès de l'AFP qu'il s'agissait "d'ajustements du contenu de la scolarité de l'ENA qui ne constituent pas en soi la réforme d'ensemble qui sera annoncée en 2021 par le gouvernement".

L'un des principaux aspects concerne le stage en entreprise que doivent effectuer les élèves.

"Le stage était jusqu'à présent réalisé dans une grande entreprise, comme Havas, LVMH ou Aéroports de Paris par exemple. Mais à partir de cette année on généralise le stage en PME, parce qu'on pense que c'est bien qu'ils aillent voir concrètement ce qu'est une PME, comment ça fonctionne, et qu'ils se rendent compte des obligations que l'Etat, par ses normes, impose aux PME", a souligné M. Gérard.

Les réformes de l'ENA vont entrer en vigueur à partir de la promotion 2021-2022, mais les élèves de l'actuelle promotion 2020-2021 ont déjà effectué ce type de stage en PME.

Ils se sont par exemple retrouvés durant près de deux mois dans une PME produisant du savon de Marseille dans les Bouches-du-Rhône pour l'une, dans une scierie dans les Vosges pour un autre, ou dans une PME de fabrication traditionnelle de produits charcutiers dans l'Orne.

Deuxième grand aspect de la réforme, la formation ne va plus se faire sur des thèmes disciplinaires, comme le droit, l'économie, ou les finances publiques, mais sur des compétences: "concevoir, mettre en œuvre et évaluer les politiques publiques, piloter la transformation de l'action publique, et exercer les missions essentielles de l'Etat", explique encore le directeur de l'institution.

Enfin, les épreuves de classement de sortie vont également être modifiées: "Au lieu de faire des épreuves académiques comme on faisait jusqu'à présent, droit, économie et finances, territoires..., on va faire des épreuves extrêmement pratiques, qui ont pour objet de vérifier que les élèves ont acquis chacune des compétences", poursuit Patrick Gérard.

Comme auparavant, un classement de sortie sera établi à l'issue de ces épreuves.

Quant aux projets d'une éventuelle suppression pure et simple de l'école, ils ne semblent plus d'actualité.

"Nous continuons à transformer l'ENA. Il y aura un concours en 2021, il faudra de toutes façons toujours former des hauts fonctionnaires", a souligné M. Gérard.

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