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L'ex-député UDI Jean-Christophe Lagarde condamné à dix mois avec sursis pour un emploi fictif à l'Assemblée

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mercredi l'ex-député UDI de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde à dix mois de prison avec sursis pour avoir fourni à sa belle-mère un emploi fictif d'assistante parlementaire entre mai 2009 et août 2010.

L'ancien parlementaire centriste (2002-2022), âgé de 55 ans, s'est rendu coupable de détournement de fonds publics pour avoir versé à Monique Escolier-Lavail, la mère de son épouse, près de 40.000 euros de salaires dans le cadre d'un contrat "atypique, occulte", a estimé le tribunal dans son délibéré.

Jugeant que M. Lagarde a "manqué au devoir d'exemplarité d'un élu" en "faisant prévaloir son intérêt personnel sur l'intérêt commun" avec cet emploi fictif, la justice l'a condamné à 60.000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité. Sa belle-mère et lui doivent par ailleurs payer près de 75.000 euros de dommages et intérêts à l'Assemblée nationale.

Reconnue coupable de recel, Monique Escolier-Lavail a écopé de quatre mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.

Appelant à sanctionner des "faits insupportables pour le corps social", le parquet avait requis contre l'homme politique un an d'emprisonnement avec sursis et cinq ans de privation des droits civiques. Six mois avec sursis avaient été demandés contre sa belle-mère.

À l'audience du 3 octobre, l'ancien député a tenté de justifier le recrutement "atypique" de sa belle-mère, ancienne dirigeante de PME, pour les besoins d'un ouvrage qu'il disait préparer sur les difficultés des petits patrons en France et qui n'est jamais paru.

Sa belle-mère a, de son côté, peiné à détailler le contenu de sa mission au service de son gendre, évoquant la "lecture de journaux" et quelques "conversations informelles" avec des commerçants.

Même si elle vivait dans le Sud-Ouest, à 600 km de l'Assemblée nationale, elle a assuré avoir consacré à cette mission "cinq heures de travail par jour, sept jours sur sept" mais les enquêteurs n'avaient pas trouvé trace de son travail.

Selon son récit, l'ordinateur où étaient consignées ses coupures de journaux et observations aurait été endommagé par la foudre qui s'est abattue sur sa maison en 2017.

L'enquête avait été ouverte par le parquet national financier (PNF) en octobre 2017 après la plainte d'un conseiller d'opposition de la ville de Drancy (Seine-Saint-Denis) que M. Lagarde a dirigée pendant plus de seize ans.

"C'est une injustice car, ce que l'affaire a révélé, c'est qu'il n'y a aucun enrichissement personnel de Jean-Christophe Lagarde", a déclaré à l'AFP son avocat Yvon Goutal à l'issue de la lecture du jugement, annonçant son intention de faire appel.

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