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L'IEP Grenoble se dote d'un comité de personnalités pour tourner la page de la crise

L'Institut d'études politiques (IEP) de Grenoble, depuis des mois au coeur d'une vive polémique sur la liberté d'expression, va se doter d'un comité de personnalités destiné à conseiller sa direction et à œuvrer à "la restauration d'un climat serein", a-t-il indiqué jeudi.

Le comité, composé de six personnes, universitaires, spécialistes de questions humanitaires, de lutte contre le racisme ou de gestion de crise, est nommé pour une durée initiale de six mois qui pourra être prolongée.

"L’année 2021 a été une année difficile pour Sciences Po Grenoble - UGA, dont les personnels, enseignants et étudiants ont été fortement affectés par des polémiques particulièrement éloignées de la réalité de leur quotidien", explique l'établissement.

"L’aspiration à la sérénité et au retour aux fondamentaux (...) est générale", ajoute-t-il en allusion à la polémique autour de la liberté d'expression en son sein qui lui a valu des attaques de responsables politiques et une sanction financière décidée par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

Cette "crise a profondément marqué nos équipes et nos étudiants", déplore la directrice de l'IEP, Sabine Saurugger, qui dit vouloir "désormais (aller) de l’avant, avec une série d’actions très concrètes qui seront déployées tout au long du semestre à venir et de l’année 2022".

Les membres du comité, coordonné par le politologue Olivier Costa, ont été choisis "pour leur expertise dans le débat démocratique et ses enjeux actuels, la communication, la lutte contre les discriminations et pour la laïcité, leur connaissance de Sciences Po Grenoble-UGA et du fonctionnement des Instituts d’Etudes Politiques de manière générale", précise l'IEP.

Les autres membres du comité sont les universitaires Catherine Paradeise, Yves Déloye, Smaïn Laacher, l'ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme Frédéric Potier et Mathieu Collet, spécialiste de la gestion de crise.

Leurs travaux viseront notamment à "garantir la qualité du dialogue parmi les enseignants et étudiants" en interne, à "faire face au défi de la liberté d’expression et de la liberté académique dans une société traversée par des tensions croissantes", "mieux prévenir les dérives de comportements minoritaires et des réseaux sociaux" et protéger la "réputation" de l'école, indique-t-elle encore.

La polémique au sujet de l'IEP Grenoble avait débuté fin 2020 par un échange de courriels véhéments entre deux de ses enseignants à propos d'une journée de débats intitulée "racisme, antisémitisme et islamophobie". L'un d'eux, le professeur d'allemand Klaus Kinzler a été suspendu en décembre par la direction pour "propos diffamatoires".

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