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L'initiative de Taubira amplifie la "confusion" à gauche, estime Valls

La possible candidature de Christiane Taubira à l'élection présidentielle "ne fait que rajouter" à la "confusion" à gauche, a commenté l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, étonné par "cette idée de l'unité à tout prix" que promeut son ancienne ministre.

"La candidature possible, probable, conditionnée - je n'en sais rien - de Christiane Taubira ne fait que rajouter à cette confusion", a déclaré dimanche sur Europe 1 l'ancien chef de gouvernement.

Vendredi, son ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira avait fait irruption dans la campagne, à quatre mois du premier tour, disant "envisager" d'être candidate et assurant vouloir "mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l'union" d'une gauche à la peine dans les sondages.

"Je reste étonné par cette idée de l'unité à tout prix sans jamais s'interroger sur le fond et ce qui rapproche les uns et les autres", a commenté Manuel Valls alors que les candidats insoumis Jean-Luc Mélenchon et écologiste Yannick Jadot refusent la primaire désormais prônée par leur rivale socialiste Anne Hidalgo.

Pour Manuel Valls, "une des raisons de la crise de la gauche (...) était liée au fait qu'il y avait des gauches irréconciliables," c'est-à-dire que "des hommes et des femmes mais surtout des projets, la pensée (...) étaient tellement éloignés que cette union était factice et impossible".

Manuel Valls avait popularisé l'expression "gauches irréconciliables" à la fin du quinquennat de François Hollande, marqué par des fractures grandissantes à gauche et le score très faible du candidat PS Benoît Hamon, pourtant soutenu par les écologistes, à la présidentielle de 2017.

Pour l'ancien ministre de l'Intérieur, qui a ensuite tenté sans succès une expérience politique à Barcelone, la gauche est dans une "impasse politique, historique, majeure depuis des années", notamment parce qu'elle s'est "fourvoyée sur la question identitaire" en pensant "que cette question était taboue".

"La gauche républicaine doit pouvoir parler d'immigration", estime encore Manuel Valls pour qui il faut "appuyer sur le bouton stop" de l'immigration et "suspendre le regroupement familial".

"Il faut que ces frontières" de l'Union européenne "soient étanches si nous venons sauver l'asile et l'accueil des étudiants étrangers", dit encore l'ancien socialiste qui appelle à "reprendre le contrôle de notre politique migratoire avant que l'extrême droite n'accède au pouvoir".

Plutôt que l'union de la gauche, Manuel Valls prône "l'union sacrée" face à Marine Le Pen "au discours passéiste" et à Eric Zemmour pour qui "la République n'est au fond qu'une parenthèse".

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