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La mixité sociale progresse dans les lycées parisiens, changements en vue à Louis-le-Grand et Henri-IV

La réforme de la procédure d'affectation dans les lycées de la capitale a permis d'augmenter la mixité sociale et scolaire, a indiqué lundi le rectorat de Paris, qui travaille à de nouveaux aménagements, dont la fin du recrutement sur dossier pour les élèves parisiens à Henri-IV et Louis-le-Grand.

La réforme, lancée l'an dernier pour réintroduire de la mixité et lutter contre la hiérarchisation des lycées à Paris, "donne des premiers résultats positifs et encourageants", a estimé lundi le recteur de l'académie de Paris, Christophe Kerrero, lors d'une conférence de presse.

Depuis 2008, Paris était divisé en quatre districts et les élèves de Troisième candidataient dans une dizaine de lycées de leur périmètre. Leurs résultats scolaires et leur éventuel statut de boursier permettaient de déterminer, via le logiciel national d'affectation Affelnet, leur futur lycée.

Depuis septembre, les quatre districts ont été supprimés, et les élèves de Troisième peuvent désormais candidater dans cinq lycées situés à 25 minutes maximum de transport de leur domicile, ou des lycées plus éloignés mais sans être prioritaires.

Selon un premier bilan présenté lundi, cette réforme a permis de renforcer la mixité, avec un recul de la ségrégation sociale entre lycées de 30% par rapport à 2020. Plus de boursiers ont ainsi pu être être affectés dans les lycées les plus favorisés, avec un taux passant de 23% à 28,6% au lycée Charlemagne, ou de 23,4% à 26,1% à Condorcet.

Elle a aussi permis de réduire la ségrégation scolaire entre lycées de 28% par rapport à 2020, selon le rectorat. "Avant, les meilleurs élèves se concentraient tous dans les lycées du centre, et maintenant ils sont dispersés dans différents pôles", a souligné Julien Grenet, professeur associé à l'Ecole d'économie de Paris et président du comité de suivi de la réforme Affelnet à Paris.

"Ca a réparti un peu différemment les élèves", a-t-il ajouté, rappelant que "ce que l'on avait avant la mise en place de la réforme, c'était une ségrégation sociale 20% plus élevée que la moyenne nationale, mais surtout une ségrégation scolaire cinq fois plus élevée".

"Tout notre enjeu, c'est de rééquilibrer les choses", a expliqué Christophe Kerrero.

Dans cet objectif, de nouvelles modifications sont à l'étude pour la rentrée prochaine, dont un ajustement des secteurs. Mais aussi, petite révolution, l'idée "d'étendre la plateforme" Affelnet à la sélection des élèves parisiens des lycées Henri-IV et Louis-le-Grand, qui se fait pour l'instant sur dossier. Elle pourra en revanche continuer à se faire sur dossier pour leurs élèves non-parisiens.

"Notre objectif, c'est surtout qu'il y ait plus de boursiers dans ces lycées", qui en comptent actuellement 8% à l'entrée en Seconde, a expliqué Christophe Kerrero, soulignant qu'"une procédure sur dossier est compliquée pour un certain nombre de familles" et que "ce n'est pas transparent".

"L'idée c'est de faire évoluer le recrutement mais d'y aller par étapes, afin que ça puisse à la fois être acceptable par la communauté éducative et par les parents", a indiqué Claire Mazeron, directrice académique des services de l'éducation nationale (Dasen) de Paris chargée des lycées.

Dans un communiqué, la fédération de parents d'élèves FCPE Paris a "salué la volonté de faire évoluer les procédures de sélection" pour ces lycées. "Mais il conviendra d'être attentif à son application", a-t-elle dit.

Cette annonce a suscité des réactions, à droite notamment. La sénatrice LR Valérie Boyer a estimé sur Twitter qu'Emmanuel Macron "poursuit son travail de sape". Pour son collègue Alain Houpert (LR), "Jean-Michel Blanquer, ministre du démantèlement de la méritocratie, de l'avènement des algorithmes, décide de l'avenir des jeunes".

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