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La sous-direction antiterroriste (SDAT) a intimé à la mairie de supprimer les images pour éviter leur “diffusion non contrôlée” mercredi 20 juillet. La ville de Nice indique qu'elle ne compte pas répondre favorablement à cette demande.
La nouvelle est arrivée dans un courrier daté du 20 juillet et adressé aux agents en charge de la vidéo surveillance à la mairie de Nice. La sous-direction antiterroriste (SDAT) aurait réclamé l'effacement "complet" de 24 heures d'images provenant de six caméras bien identifiées, mais aussi de toutes les scènes de l'attentat ayant eu lieu sur la promenade des Anglais, dans la nuit du 14 juillet,
"C'est la première fois que l'on nous demande de détruire des preuves", a réagit une source au centre de supervision urbain de Nice interrogée par Le Figaro, "le centre de vidéosurveillance et la ville de Nice pourraient être poursuivis pour cela et d'ailleurs les agents en charge du dispositif n'ont pas compétence pour se livrer à de telles opérations". Cette démarche soulève de nombreuses interrogations alors que la SDAT s’est employée à récupérée près 30.000 heures de vidéosurveillance liées à l’attentat depuis le 15 juillet.
Éviter une récupération par des sites jihadistes
"Sur les mille caméras installées à Nice, 140 présentaient des éléments d'enquête intéressants. La police judiciaire (PJ) a récupéré 100% des vidéos de ces dernières. La PJ et le parquet ont donc demandé d'effacer les images de ces 140 caméras afin d'éviter l'utilisation malveillante de ces dernières par souci de la dignité des victimes et pour éviter la reprise de ces images par les sites internet djihadistes à des fins de propagande”, a précisé la police nationale après avoir été contactée par Le Figaro.
La concomitance de cette demande avec les
La ville refuse
"Ces images sont en effet automatiquement détruites au bout de dix jours même si la loi permet de les conserver durant près d'un mois", rappelle Nice-Matin. L'avocat de la municipalité, Me Philippe Blanchetier explique que non seulement la ville ne va obéir à l'injonction qu'elle a reçue mais qu'en plus, elle s'apprête à demander au procureur de la République de Nice de mettre sous séquestre ces images "afin de ne pas hypothéquer les éventuelles autres procédures qui pourraient voir le jour au-delà de l'enquête antiterroriste en cours", souligne le quotidien.