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Le budget 2019 dans les mains de l'Assemblée, bataille autour du pouvoir d'achat

L'Assemblée nationale a entamé lundi le marathon budgétaire, deuxième du quinquennat d'Emmanuel Macron. Le gouvernement défend un projet de loi tourné vers "ceux qui travaillent", tandis que les oppositions dénoncent des mesures "anti-pouvoir d'achat".

Ce projet de budget permet de "renforcer le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent en protégeant les plus vulnérables", a affirmé le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin qui défend pour la deuxième année de suite le projet de loi de finances (PLF) pour 2019 aux côtés de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie.

Le premier volet du texte, sur les impôts et taxes, va être examiné toute la semaine, avec plus de 2.000 amendements au menu, soit près du double de l'an dernier. Le vote solennel est programmé mardi 23 octobre.

Le cap a été fixé l'année dernière pour la durée du quinquennat: réduction de la dette et des dépenses publiques accompagnée d'un allègement de la fiscalité sur le capital pour l'orienter vers l'investissement. "La constance est la clé du rétablissement des finances publiques", a souligné M. Le Maire.

Ce PLF a été néanmoins délicat à confectionner, entre croissance revue à la baisse (1,7 % attendus par Bercy contre 1,9%) et engagements européens. Le déficit public devrait atteindre 2,8% du PIB l'an prochain contre 2,6% en 2018.

Alors que la politique d'Emmanuel Macron est perçue comme inégalitaire par une partie de l'opinion, M. Darmanin vante la réduction d'impôts prévue de 6 milliards d'euros pour les ménages, "plus grande baisse" depuis 2008.

Et ce, dans un contexte où les prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) battent des records: ils ont dépassé pour la première fois les 1.000 milliards d'euros en 2017, a relevé le rapporteur général, Joël Giraud (LREM). Ils ont cette année-là atteint leur "point le plus haut" en représentant 45,3% du PIB - taux qui devrait retomber à 45% du PIB en 2018 et à 44,2% du PIB en 2019.

- "Trompe-l’œil" -

Le ministre des Comptes publics met en avant "la deuxième tranche de suppression de la taxe d'habitation", "le plein effet des baisses de cotisations sociales", "le coup de pouce aux heures supplémentaires" et "la mesure de correction de la contribution sociale généralisée" (CSG), geste fiscal pour 300.000 retraités.

Des députés LREM veulent aller plus loin en direction des plus modestes et suggèrent notamment "une assurance contre le veuvage", afin de compenser la suppression en 2008 de la demi-part fiscale des veuves.

Pour leur part, les oppositions crient au mensonge sur les 6 milliards de baisse d'impôts, un "trompe-l'oeil" pour LR, un tour de "passe-passe" pour le PS, voire une "arnaque" selon la gauche de la gauche dont les deux motions préalables ont été rejetées. Le député PCF Jean-Paul Dufrègne a dénoncé "un budget d'injustice qui aggravera les inégalités dans ce pays".

Le gain de pouvoir d'achat pour les ménages est estimé à 3,5 milliards, en prenant en compte notamment le quasi-gel des pensions de retraites et des allocations selon une étude de l'Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE). L'Institut des politiques publiques (IPP) table même sur un montant de 1,2 milliard d'euros, en incluant la hausse des taux de cotisation pour les retraites complémentaires des salariés du privé.

- Grogne sur la taxe d'habitation -

Les oppositions veulent être les porte-voix des Français, notamment des retraités qui se préparent à manifester jeudi, pour la quatrième fois en un an, contre les choix budgétaires du gouvernement.

La polémique autour de la hausse des taxes d'habitation dans certaines communes, et le fait que le gouvernement a rejeté la responsabilité aux édiles, ont déjà alimenté le débat dans l'hémicycle. Le président de la commission des Finances à l'Assemblée Eric Woerth (LR), entre autres, a dénoncé un "mauvais procès" fait aux maires autour du hashtag #BalanceTonMaire sur les réseaux sociaux.

parl-ll/cam

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