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Le conseil communal de Liège soutient l'ouverture d'une salle de consommation de drogues

(Belga) Toutes les formations présentes au conseil communal de Liège, tant de la majorité que de l'opposition, se sont prononcées lundi soir en faveur de l'ouverture d'une salle de consommation sur le territoire de la ville de Liège. Après le collège communal, le conseil appelle le gouvernement fédéral à modifier les dispositions légales en matière de consommation de drogue.

A l'instar de grandes villes d'Europe, le bourgmestre de Liège souhaite voir s'ouvrir dans sa ville une salle de consommation dite à moindre risque afin de réduire les nuisances engendrées par la toxicomanie de rue. "Les scènes de consommation de drogue sur le territoire public créent de la détresse, d'abord chez les toxicomanes eux-mêmes puis auprès des citoyens qui m'interpellent à ce sujet parce qu'ils ne veulent plus voir cela mais ils disent aussi qu'il faut traiter ces personnes dignement. Détresse aussi des travailleurs sociaux et des policiers qui sont désormais démunis", a précisé le bourgmestre de Liège, soulignant qu'il rencontrera la semaine prochaine le procureur général de Liège, Christian De Valkeneer, afin d'obtenir son soutien. Cette salle pourrait s'établir dans les locaux ayant accueilli, il y a quelques années, le projet pilote "Tadam" (traitement assisté par héroïne), à côté du commissariat de Wallonie-Centre. Willy Demeyer a rappelé qu'il a tenté d'obtenir une base légale en déposant une proposition de loi lorsqu'il était député fédéral mais la N-VA et le CD&V s'y sont opposés. Une étude a néanmoins été commandée auprès de Belspo (service public de programmation de la politique scientifique fédérale) visant à analyser, ville par ville, la pertinence d'ouvrir une telle salle de consommation. Les résultats devraient être présentés le 6 février. "D'après les échos que j'en ai, c'est plutôt positif pour Liège mais aussi pour Charleroi, Bruxelles, Gand et Anvers", a souligné le bourgmestre, ajoutant qu'il ira à la rencontre de la population du quartier visé par le projet. "Ce ne sera pas forcément l'emplacement définitif", a-t-il précisé. Toutes les formations se sont prononcées en faveur de l'ouverture d'une telle salle. Estimant "qu'il y a un état de nécessité", Christine Defraigne (MR) souhaite néanmoins que certaines garanties soient apportées, notamment en terme budgétaire et au niveau de l'approche thérapeutique. Elle a ainsi suggéré que la Ville poursuive la collaboration avec la Province, qui a annoncé vendredi dernier l'installation d'un dispositif socio-sanitaire au sein du quartier militaire Saint-Laurent à Liège. Pour Ecolo, Caroline Saal a relevé les avantages d'une telle structure comme "la réduction des comportements à risque, de la mauvaise santé des toxicomanes ou encore des nuisances dans les quartiers touchés". (Belga)

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