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Le débat national, conçu pour "endormir" les "gilets jaunes", selon Priscillia Ludosky

Le débat national lancé par Emmanuel Macron pour répondre à la colère sociale des "gilets jaunes" est un moyen de "les endormir", a estimé dimanche Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement, regrettant le refus du gouvernement de recourir au référendum.

"Pour moi, c'est un moyen d'endormir un petit peu l'affaire et de se dire : +les manifestations ne vont plus se faire, on va faire un petit débat et on va les endormir+", a-t-elle déclaré à l'AFP, en marge d'une marche de femmes "gilets jaunes" à Paris.

"Tout ce qui tourne autour du débat est complètement flou pour moi", a estimé celle qui a recueilli plus d'un million de signatures avec sa pétition contre la hausse des taxes sur le carburant. "On ne sait pas très bien comment les réponses vont être restituées", et les deux ministres chargés de l'animer, Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu, "ne sont certainement pas indépendants".

Mme Ludosky n'appelle toutefois pas à boycotter le débat. "Que chaque personne aille communiquer ce qui ne va pas dans sa ville ou son département, je trouve ça intéressant si c'est fait correctement", a-t-elle poursuivi.

Cette autoentrepreneuse de Seine-et-Marne, 33 ans, a récemment lancé une deuxième pétition centrée autour de trois revendications: "la baisse des taxes sur les produits de première nécessité, la mise en place du référendum d'initiative citoyenne, la baisse des rentes et des salaires des hauts fonctionnaires et des élus".

Trois sujets issus de consultations menées au sein du mouvement, et sur lesquels elle avait réclamé "l'organisation d'un référendum" lors de rencontres avec des membres du gouvernement.

"Ils ne veulent pas se saisir du référendum, ils ne veulent pas aborder les sujets qui ne les arrangent pas", a-t-elle estimé. "C'est important de continuer à se mobiliser pour dire que oui le débat il est là, mais non ce n'est pas ce qu'on a demandé", a-t-elle conclu.

Samedi, la dixième journée d'action a vu défiler environ 84.000 "gilets jaunes" partout en France, selon le ministère de l'Intérieur. Le mouvement a procédé à un décompte de son côté et revendique un "nombre jaune" de 147.365 personnes "mininum".

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