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Le Grand Paris, qu'est-ce-que c'est ?

Comment affronter la compétition internationale ? Faut-il instaurer une métropole à l'échelle de l'Ile-de-France ou au contraire de la zone urbanisée autour de Paris ? Les compétences doivent-elles être redistribuées ? Les départements supprimés ?

Emmanuel Macron devrait donner à la mi-février sa vision du "Grand Paris", ce vaste projet destiné à développer la région-capitale, quasi incompréhensible pour le grand public mais sujet d'âpres débats chez les élus. Certains avaient d'ailleurs organisé mercredi soir un vaste rassemblement dans les Hauts-de-Seine pour faire entendre leur voix.

Voici les grandes lignes du dossier :

- Le Grand Paris, qu'est-ce-c'est ? -

Pour le moment, le "Grand Paris" n'existe pas formellement mais se distribue en divers sigles, ce qui sème la confusion alors qu'ils recoupent des réalités différentes. Ainsi, la Métropole du Grand Paris (MGP) est une intercommunalité qui rassemble les élus de 131 communes (de petite couronne, quelques-unes de grande couronne et Paris) ; la Société du Grand Paris est un établissement public dont la mission est de construire le Grand Paris Express, le super métro autour de la capitale.

Structurer et aménager la région autour de Paris remonte aux années 1960, lorsque Charles de Gaulle et le préfet Paul Delouvrier redécoupent la région rebaptisée Ile-de-France.

En 2006, le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, conscient que la capitale doit parler avec ses voisins, crée Paris Métropole. L'année suivante, le président Nicolas Sarkozy, tout en notant que Paris est "la seule agglomération de France à ne pas avoir de communauté urbaine", lance le projet de transport et d'urbanisme du Grand Paris, d'où naît le super métro.

Puis les lois d'organisation territoriale Maptam et NOTRe créent la Métropole du Grand Paris, installée le 1er janvier 2016.

- Pourquoi changer ce qui existe ?

En annonçant une conférence territoriale du Grand Paris à l'automne, déjà plusieurs fois repoussée, Emmanuel Macron affirme qu'il faut "simplifier drastiquement les structures" pour asseoir Paris et sa métropole dans la compétition internationale et en produire des richesses mieux réparties. Un projet de loi doit suivre.

De fait, le fonctionnement actuel de la Métropole du Grand Paris ne satisfait personne. Au pire, pour ses détracteurs, elle ne sert à rien, au mieux pour ses partisans, elle mérite un vrai budget et l'accroissement de ses compétences.

Certains parlent de "millefeuilles" administratif et de "bricolage" institutionnel, nuisibles à l'attractivité.

L'Ile-de-France, ce sont effectivement 1.300 communes, 64 communautés d'agglo ou établissements publics territoriaux (EPT), huit départements, la Métropole du Grand Paris et la Région, avec des compétences diverses. Sur 3% du territoire, elle rassemble 20% de la population et 30% du PIB français.

- Quel périmètre ? -

C'est la question la plus simple à comprendre et qui divise les élus en deux camps, sans liens avec leurs étiquettes partisanes.

La maire PS de Paris Anne Hidalgo et le patron LR de la MGP Patrick Ollier font cause commune en défendant un périmètre de zone urbaine continue (Paris et la petite couronne, 7 millions d'habitants), dont les préoccupations sont identiques (logement, pollution, etc). Cette zone restreinte est appelée à travailler en partenariat privilégié avec le reste du territoire.

Pour la Région et Valérie Pécresse (LR), qui tire à boulets rouges sur la MGP depuis sa création, le seul périmètre à taille de métropole mondiale est celui de la région (12 millions d'habitants). Les zones rurales doivent être incluses, sous peine de passer à côté du développement.

Certains élus, géographes ou urbanistes évoquent aussi un Grand Paris élargi à l'Oise, l'Eure, voire jusqu'au Havre.

Au-delà de la question du périmètre, se posent celles du niveau de représentation (communes, super agglos ?), de la gouvernance (suffrage universel ou indirect?), des compétences, de la fiscalité, etc.

L'hypothèse de la suppression des départements de la petite couronne, déjà évoquée dans la presse, suscite depuis des mois un mouvement de colère de leurs élus.

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