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Le nouveau directeur de Sciences Po veut "l'apaisement" et "plus de collégialité"

Le nouveau directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, nommé en novembre, a indiqué vendredi viser "l'apaisement" et "plus de collégialité" dans l'établissement, et promis "une sévérité absolue" sur les violences sexistes et sexuelles, une "priorité absolue" après l'affaire Duhamel.

"Le besoin général et le mot d'ordre, c'est l'apaisement", a indiqué M. Vicherat lors d'une conférence de presse. "Les différentes communautés ont exprimé le fait d'un besoin d'apaisement, et d'un besoin de collectif", a-t-il ajouté, soulignant "souhaiter vraiment développer la collégialité" avec les enseignants et les étudiants, pour "les associer davantage".

Il a annoncé qu'il allait aussi lancer en février "une grande consultation de tous les salariés et enseignants" sur "les conditions de travail mais aussi sur l'avenir de Sciences Po".

"Je sens que tout le monde a envie de retrouver un nouveau souffle", a-t-il dit, rappelant que "l'année 2021 a été extrêmement difficile, à la fois sur le plan sanitaire et sur le plan institutionnel".

L'an dernier, Sciences Po a été ébranlée par des accusations d'inceste, classées sans suite pour cause de prescription, portées contre Olivier Duhamel, président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Cette affaire a causé les démissions de M. Duhamel en janvier puis du directeur de Sciences Po Frédéric Mion, un de ses proches, en février.

Après plusieurs mois de crise, Mathias Vicherat, ancien élève de l'IEP Paris puis de l'ENA dans la même promotion qu'Emmanuel Macron, avait été désigné directeur.

Concernant les violences sexistes et sexuelles - sur lesquelles la direction intérimaire de Sciences Po avait annoncé fin août un plan de lutte appuyé sur un dispositif d'écoute et de veille - M. Vicherat a souligné qu'il s'agissait d'une "priorité absolue", sur laquelle il souhaitait "aller plus loin", promettant d'être "sur ces sujets d'une sévérité absolue".

"Nous avons embauché en début d'année, en janvier, une présidente de la cellule d'enquête, qui va permettre de caractériser les faits" pour "accélérer les procédures", a-t-il dit. Pour lui, "il faut un dispositif robuste, concret, pour faire en sorte que les signalements puissent faire l'objet de caractérisations, en vue d'une décision du chef d'établissement".

Détaillant ses autres priorités, M. Vicherat a dit vouloir "conjuguer les exigences d'ouverture et d'excellence" de l'IEP, qui a accueilli 29% de boursiers en 2021 contre 24% en 2020.

Il a souligné vouloir aussi "affirmer le rôle de Sciences Po dans la Cité", et indiqué que des candidats à la présidentielle seraient invités par les associations étudiantes, "dans un cadre défini" car "Sciences Po n'est pas une salle de meeting".

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