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Le parfumeur Jean-Paul Guerlain de nouveau devant justice pour propos racistes

En attente de jugement pour avoir publiquement brocardé "les nègres", Jean-Paul Guerlain, l'un des grands "nez" du XXe siècle, est à nouveau accusé d'avoir tenu des propos "à caractère raciste", à des employés antillais du train Eurostar.

Une plainte a été déposée fin février contre le parfumeur Jean-Paul Guerlain après des propos "à caractère raciste" ayant visé des employés antillais du train Eurostar à la gare du Nord à Paris, a-t-on appris de source policière. Ces employés ont déposé plainte affirmant que M. Guerlain aurait proféré à leur encontre des propos "déplacés" et "à caractère raciste", a dit cette source - sans autres détails - confirmant une information de France Info.

"On est servi que par des immigrés"

Une enquête a été ouverte par la police aux frontières où leur plainte a été déposée le 28 février, selon la source. Ni ne parquet ni l'avocat de M. Guerlain n'avaient pu être joints vendredi pour confirmer cette information. Selon France-Info, les trois agents affirment avoir entendu de la bouche de Jean-Paul Guerlain, très énervé : "La France est un pays de merde, c'est une boîte de merde et en plus on est servi que par des immigrés".

"Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé"

Le 9 février dernier, Jean-Paul Guerlain avait confessé une "imbécillité" seize mois après des propos sur les "nègres" qui lui avaient valu de nombreuses critiques. Interrogé sur la création du parfum Samsara, sur France 2 le 15 octobre 2010, le descendant du fondateur de la célèbre maison Guerlain avait répondu: "Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin..." Protestations et appels au boycott des produits Guerlain avaient suivi, en dépit des excuses présentées par le parfumeur.

"Une phrase que j'ai entendue toute ma jeunesse"

"La première partie de ma phrase est une phrase que j'ai entendue toute ma jeunesse quand je travaillais dans le jardin de mon grand-père. Je suis d'une autre génération (...) quant à l'autre phrase, c'est une imbécillité de ma part, j'ai voulu faire rigoler la journaliste et je le regrette", s'est-t-il justifié  en présentant à plusieurs reprises ses "excuses à la communauté noire pour cette imbécillité". Il n'a toutefois convaincu ni les associations qui ont brocardé son "racisme jovial" ni le procureur qui a estimé que ces propos, "injurieux et racistes", avaient constitué "un trouble à l'ordre public"

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), SOS Racisme et l'association Noir et Fier avaient porté plainte pour injure raciale, rejointes ensuite par d'autres. Le délibéré est prévu le 29 mars.

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