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Le président français Macron admet des "violences policières" mais dénonce "un slogan"

(Belga) Le président français Emmanuel Macron a reconnu vendredi qu'il existait "des violences par des policiers", expression qu'il a dit préférer à celle de "violences policières, qui est selon lui devenue "un slogan".

"Je n'ai pas de problème à répéter le terme de violences policières mais je le déconstruis", car "c'est devenu un slogan pour des gens qui ont un projet politique. Il y a des policiers qui sont violents" et "qu'il faut sanctionner", a-t-il dit, invité du média en ligne Brut. Longuement interrogé sur les violences policières, le chef de l'État a rappelé la présence de "la violence dans notre société" pour laquelle il doit y avoir "zéro tolérance des deux côtés". Il a mis en cause notamment le rôle des Black Blocs. Il a ainsi dénoncé les violences contre une policière "attaquée par des fous", des "gens ensauvagés", lors de la manifestation contre le texte de loi "sécurité globale", samedi dernier à Paris. A propos de l'évacuation brutale de la place de la République où s'étaient installés des migrants, Emmanuel Macron a considéré qu'il n'était "jamais normal d'avoir des comportements qui ne sont pas à la hauteur des attentes". S'il a estimé qu'il "fallait enlever les tentes" car "on ne peut pas accepter que ces femmes et hommes dorment dans la rue", il a jugé "inadmissible d'évacuer les tentes si nous ne pouvons pas offrir d'hébergement". Il a affirmé que le vrai problème était "le droit d'asile (...) détourné par des réseaux de trafiquants". Le chef de l'État a également abordé la question des contrôles au faciès, dont il a reconnu la réalité. "Aujourd'hui, quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (..) On est identifié comme un facteur de problème et c'est insoutenable", a-t-il regretté. Il a promis le lancement d'une plateforme nationale de signalement des discriminations, gérée par l'État, le Défenseur des droits et des associations, en janvier. Emmanuel Macron a également tenu à rendre hommage au travail des forces de l'ordre, en rappelant "les milliers de policiers et policières qui ont subi des violences depuis trois ans, qui pour certains ont été tués". "Quand il y a des gens qui vous paraissent avoir un comportement violent avec un individu, c'est aussi parce qu'ils ont vu des collègues se faire brûler dans une voiture, se faire caillasser, se faire tirer au mortier, se faire tirer à balles réelles", a-t-il précisé. "Je ne peux pas laisser dire qu'on réduit les libertés en France", a poursuivi le président, estimant que la France "a été caricaturée" dans le débat sur l'article 24 de la proposition de loi "Sécurité globale". "C'est un grand mensonge. On n'est pas la Hongrie ou la Turquie", s'est-il écrié, en estimant que le débat "a été contaminé par un discours militant, hostile au gouvernement et à votre serviteur". "Ne laissons pas la France être caricaturée", a-t-il ajouté. (Belga)

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