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Législatives: Patrick Balkany jette l'éponge

Le député-maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany, 67 ans, proche de Nicolas Sarkozy et quatre fois mis en examen, a renoncé mardi à être candidat à sa succession aux législatives de 2017, officiellement pour respecter la loi contre le cumul des mandats.

Cinq jours après avoir été réinvesti par son parti, ce qui a déclenché un tollé à droite et a été raillé à gauche, M. Balkany jette l'éponge en prenant pour prétexte la loi sur le non-cumul, censée entrer en vigueur en 2017 et que le président du parti, Nicolas Sarkozy, a pourtant promis de supprimer s'il revenait aux affaires.

Elu pour la première fois maire de Levallois en 1983, il a également été élu cinq fois député de la 5e circonscription des Hauts-de-Seine (Levallois-Perret-Clichy) entre 1988 et 2012.

"Jamais je n'abandonnerai mon mandat de maire de Levallois !", affirme M. Balkany, mardi sur sa page Facebook. "J'ai donc souhaité, avec le plein accord" de M. Sarkozy, président des Républicains, "demander à la Commission d'investiture d'investir dès ce (mardi) après-midi Agnès Pottier-Dumas, conseillère municipale de Levallois-Perret".

Cette jeune femme de 31 ans, "mariée et qui sera mère de famille dans 15 jours", précise M. Balkany, a été "mon attachée parlementaire pendant près de dix ans et connaît donc très bien le travail de l'Assemblée. Elle est actuellement "collaboratrice" de Valérie Pécresse à la Région Ile-de-France, précise-t-il.

"Encore une fois, Patrick Balkany méprise les siens", a tonné son principal opposant à Levallois, Arnaud de Courson (DVD) "Après avoir assombri l’image de la politique (...) voici qu’il négocie en coulisse la candidature de son attachée parlementaire en ses lieu et place!"

"Cette fois, c’en est trop (...) Les Français ne veulent plus de ces manoeuvres, ils souhaitent le renouveau des élus et des pratiques. Je serai candidat aux législatives pour représenter dignement les Levalloisiens et les Clichois", annonce M. de Courson.

Une critique partagée par le député LR Hervé Mariton qui a expliqué mardi dans les couloirs de l'Assemblée qu'il regrettait qu'au fond "la succession soit préemptée au profit d'un collaborateur parlementaire ou d'un ancien collaborateur parlementaire", soulignant qu'il fallait être "très attentif à la variété du monde politique français".

"Si la personne est motivée, si elle connaît bien les dossiers, qu'elle est connue dans le territoire, qu'elle a de bonnes chances de gagner, elle doit être investie", a au contraire défendu le trésorier du parti, le député LR Daniel Fasquelle.

- "Présomption d'innocence" -

Quatre fois mis en examen, pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale, corruption passive et déclaration mensongère de patrimoine, M. Balkany, dont le nom avait également été cité début avril à propos des "Panama papers" (sur la domiciliation dans des sociétés écrans offshore de son riad au Maroc), avait été réinvesti le 23 juin par son parti, LR ayant décidé de reconduire tous les sortants.

Cette décision avait été dénoncée à droite (notamment par Bruno Le Maire et l'entourage d'Alain Juppé, deux candidats à la primaire), d'autant que le principe d'automaticité était bafoué par le report de l'investiture d'un autre député LR sortant, Frédéric Lefebvre.

Député des Français de l'étranger (Amérique du Nord), également candidat à la primaire, M. Lefebvre a plusieurs fois critiqué la ligne du parti et demandé la démission de M. Sarkozy qu'il accuse d'utiliser "l'ensemble des moyens du parti pour sa propre candidature" à la primaire.

Quelques voix se sont élevées à droite en faveur de M. Balkany, notamment Christian Jacob. "J'ai toujours soutenu Patrick. Il faut respecter la présomption d'innocence", a affirmé mardi le patron des députés LR.

"J'aimerais que ce soit une réelle prise de conscience du mal qu'il fait à la politique et à la République", a en revanche commenté auprès de l'AFP Anne-Eugénie Faure, chef de file de l'opposition socialiste au conseil municipal de Levallois-Perret. "C'est la fin du soutien de l'appareil. On a compris qu'il dérangeait et qu'il pouvait nuire au parti", a-t-elle ajouté.

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