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Les Français face à leur destin (10/12): à MARSEILLE, on choisit traditionnellement le vainqueur de l'élection, mais cette fois, tout pourrait changer...

Ce mercredi soir, Marine Le Pen est en meeting à Marseille, où notre équipe s’est rendue à la rencontre des électeurs français. L'actuelle campagne électorale divise les habitants de la plus grande ville de France. L’abstention pourrait y atteindre un record. Sébastien Rosenfeld et Gislain Federspiel livrent leur reportage pour le RTLINFO 19H.

Plus de 2600 ans d’histoire se mêlent à Marseille. La deuxième ville de France compte 850.000 habitants. Du vieux port aux quartiers nord, ils s’interrogent sur leur avenir. A la veille des élections présidentielles, l’inquiétude, devenue sentiment quotidien, divise les croyants.
"Nous, on vote à gauche. Maintenant, à gauche, dire pour qui on va voter...", dit un habitant devant une église. "Quelqu'un qui travaille pour la France, je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire...", répond un autre. "Je ne suis pas trop socialiste, je ne suis pas... Moi je suis Poutine, plutôt", explique un passant.

A la criée, comme chaque matin, les femmes des pêcheurs proposent les produits frais du jour. Entre clientes réguliers et touristes curieux, la tradition perdure malgré la crise et un métier qui ne fait pas la une de la campagne électorale.

"Avec les règlements de l’Europe, on est à la dérive. La France est à la dérive pour les pêcheurs. Elle ne protège pas les pêcheurs. Il y a Marine Le Pen qui a parlé de ça l’autre fois, mais, je ne sais pas", dit l’une d’entre elles. "Quand on voit les politiques qui nous dirigent... ils sont plus voleurs que les gens, ça fait peur. A qui faire confiance ? On a peur, on ne sait plus", dit une vendeuse.

Depuis dix ans, Marseille choisit au premier tour le vainqueur de l’élection présidentielle: Sarkozy en 2007, Hollande en 2012. Cette fois-ci, en l’absence d’un champion traditionnel légitime, la deuxième ville de France pourrait changer de musique et franchir un cap, en mettant Marine Le Pen devant tous les autres candidats.

Au marché aux puces des quartiers nord, les cultures méditerranéennes se mélangent depuis plusieurs générations. Une terre de gauche dont l’élu socialiste appelle à voter Macron. Mais la mobilisation reste faible à l’approche du scrutin. Ici, l’abstention atteint régulièrement les 50%.

"On était à fond derrière Hollande en 2012, limite j’étais un militant, et j’étais derrière, mais depuis, il a rien fait, on voit que c’est tous les mêmes. Sarko, Hollande, même Macron, Mélenchon... On voit que c’est tout pareil, ils ne servent à rien, pourquoi voter pour des gens qui ne servent à rien ? Donc au final, on ne vote pas, c’est pareil de toute façon", dit un Marseillais.

"Nous, on voit Macron. Il est jeune, il a des idées fraîches", dit un habitant. "Moi, je suis pour l’ouvrier, en tant que délégué CGTiste... Vous avez tout compris", explique un autre. Sébastien aussi soutient Mélenchon. Chauffeur de taxi, il a passé son enfance dans les quartiers nord .... Avec d’autres professionnels, il critique l’arrivée de la société Uber qui a fait fondre de 30% leurs chiffres d’affaires. "Et arrive monsieur Macron qui casse tout avec l’Uberisation de la société. Et il y a monsieur Fillon qui est d’accord avec lui, il y a monsieur Hamon qui est d’accord avec lui..."

A Marseille, la population n’aime pas les coups d’accélérateurs. Elle n’a élu que 3 maires en près de 60 ans. Comme toujours, elle cherche un capitaine pour la mener à bon port. Mais au soleil couchant, la ville attend toujours son sauveur.

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