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Les Français face à leur destin (7/12): la population vieillissante de SAINT-MALO avait voté Hollande en 2012, et maintenant?

Tous les jours, jusqu'au premier tour de la Présidentielle, nous donnons la parole aux Français dans les 4 coins du pays. Après Caramet-sur-Aigues ce samedi, nos équipes ont rejoint Saint-Malo en Bretagne. Ludovic Delory et Xavier Preyat ont rencontré les citoyens de cette ville touristique qui peine à séduire de nouveaux habitants.

La cité des corsaires étend ses bras jusqu’aux premières vaguelettes. Les touristes printaniers se pressent dans la ville intramuros. 46.000 Malouins vivent ici. Mais durant les vacances, la population de Saint-Malo peut tripler. Ce soir, en marge du conseil municipal, quelques citoyens se font entendre. Ils vivent tous dans la vieille ville, qui porte bien son qualificatif.

"Je suis arrivée le 1er août 1954 et j'ai vu la dégradation de Saint-Malo de façon très rapide. Il n'y a plus que des vieux qui ont plus de 80 ou de 90 ans, et qui sont souvent seuls dans leurs immeubles. On a trouvé des gens qui étaient morts, on a su qu'ils étaient morts par l'odeur qu'ils dégageaient", confie Andrée.

Située à 400 km de Paris, Saint-Malo avait donné un court avantage à François Hollande en 2012 au second tour de la Présidentielle.


Les villes moyennes de Bretagne peinent à attirer les jeunes

Partout, déjà en cette saison, on trouve des touristes charmés par les murs. Des rues étroites, des terrasses bondées dès les premiers rayons du soleil, mais peu de nouveaux résidents. Si Saint-Malo draine son lot de touristes en été, elle peine paradoxalement à attirer de nouveaux habitants. C'est le cas de nombreuses villes moyennes sur le territoire breton.

Saint-Malo est l’une des 28 villes moyennes de Bretagne. Depuis les années 2000, la population baisse ou stagne. Pour attirer les jeunes, il faut une politique dynamique. Le maire s’y attelle depuis plusieurs années. "J'expliquais comment ce quartier avait changé. Ces immeubles qui ont été construits il n'y a pas longtemps, et vous venez d'acquérir un appartement...", explique le maire Claude Renoult, qui vient de rencontrer un jeune couple. "On était les premiers en trois ans. On est arrivé dans le premier ilot", confirme le couple.


Un jeune couple: "La ville et la région nous ont aidés"

Les promoteurs ont investi dans ce quartier grâce à un coup de pouce de la Ville. Ici, le prix du m² est environ 1.000 euros moins cher que dans le centre. Résultat: les jeunes familles affluent. 40% des habitants ont moins de 30 ans. "Là on commence à sentir un redécollage, dû justement aux efforts qu'on a fait pour faciliter l'installation des jeunes", explique le maire.

Nos journalistes ont rencontré Charlotte et Cédric. Un autre jeune couple qui a été séduit par Saint-Malo. Tous deux y travaillent. Le jeune couple est arrivé en octobre 2015. Le prix du logement les a d’abord effrayés, mais ils sont maintenant propriétaires d’un appartement deux chambres au terme de plusieurs démarches. "La Ville et la région nous ont aidés avec une subvention et une TVA à 5,5% au lieu de 20%", explique Cédric Payet, nouveau propriétaire.


Un maire qui rappelle le pouvoir des autorités locales

Le maire de Saint-Malo est étiqueté "divers droite". Il ne parraine pourtant aucun candidat à la Présidentielle. Pour des raisons, dit-il, d’indépendance politique. Il défend sa vision de municipaliste. "Nous on a fait un gros effort sur ce que nous appelons les logements intermédiaires. C'est bien une décision locale, on ne peut pas tout rejeter sur le pouvoir central. Il est puissant en France, certes, mais tout de même, on a aussi notre mot à dire", confie Claude Renoult.

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